Catalogne: la police militaire espagnole procède aux arrestations, le processus démocratique piétiné.
La garde civile espagnole a perquisitionné ce mercredi matin plusieurs départements de l’exécutif de la Catalogne à Barcelone, dans le cadre de l’action menée par la force par Madrid pour empêcher l’organisation d’un référendum d’autodétermination le 1er octobre, selon une source officielle.
«La police militaire espagnole est entrée dans les bureaux du gouvernement de Catalogne», a annoncé un porte-parole de la Generalitat (exécutif catalan) en évoquant les départements des affaires économiques, extérieures et de la Présidence.
Les opérations d’intimidation de la police se ont démarré depuis le week-end avec des saisies de matériel électoral, notamment des affiches et de la propagande électorale, selon les médias qui précisent que les saisies sont intervenues dans plusieurs locaux de l’entreprise de courrier Unipost.
Les forces de l’ordre ont arrêté aujourd’hui le bras droit du vice-président catalan Oriol Junqueras, en charge de l’Economie et en première ligne pour l’organisation du référendum interdit. Il s’agit de Josep Maria Jove, secrétaire général de la vice-présidence, a confirmé une source du département d’Economie de l’exécutif catalan.
Les motifs de l’arrestation n’ont pas été annoncés. Mais Madrid avait prévenu les dirigeants et fonctionnaires catalans qu’ils ne pouvaient pas coopérer à l’organisation du « scrutin illégal » du 1er octobre.
La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre dans les rangs des militants indépendantistes qui ont commencé à affluer aux abords du siège du département d’Economie.
Vers 10h00 plusieurs milliers de manifestants étaient massés devant le bâtiment. « Les forces d’occupation dehors!« , criaient certains.
« Nous voterons pour être libres« , lisait-on sur des pancartes.
« Je suis si indignée que j’ai décidé de venir ici« , a déclaré à l’AFP une manifestante, Anna Sola, 45 ans. « On attaque nos institutions…. Le 1er octobre je compte voter, s’il le faut nous nous lèverons à 5H00, nous irons au bureau de vote et, comme aujourd’hui: qu’on nous déloge! ».
De très vifs échanges ont aussi eu lieu au parlement espagnol. Les députés catalans du parti PDeCAT (conservateur indépendantiste) du président de la région Carles Puigdemont ont quitté l’hémicycle.
« Retirez vos mains sales des institutions de Catalogne« , a lancé au chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy le député Gabriel Rufian du parti indépendantiste de gauche ERC (Gauche républicaine de Catalogne).
« La volonté du peuple de Catalogne ne peut être arrêtée« , a-t-il aussi tonné, ajoutant: « Et maintenant nous partons pour soutenir nos amis! ». Les députés ont ensuite quitté le parlement, certains dénonçant l’arrestation de « plusieurs responsables du gouvernement » catalan.
Plus de 70% des Catalans souhaitent cependant pouvoir s’exprimer à travers un référendum selon tous les sondages. Ainsi l’Espagne piétine sur le processus démocratique de droit de vote du peuple catalan.
ARDiallo