Espagne: La justice espagnole retire annule le mandat d’arrêt européen contre Puigdemont et ses ministres
Le juge du Tribunal suprême a annulé à la surprise générale ce mardi matin les mandats d’arrêt européens émis contre le président élu catalan et les quatre de anciens ministres qui l’accompagnent à Bruxelles en Belgique.
Le juge Pablo Llarena, nouvellement chargé de l’affaire, a fait part de la demande d’annulation ce matin, elle devrait être rapidement transmise à la justice belge qui avait fixé au 14 décembre sa décision de remettre ou non les membres du gouvernement catalan aux autorités espagnoles.
Cette annulation concerne également les quatre anciens ministres aux côtés du président Carles Puigdemont : Antoni Comín, Lluís Puig, Meritxell Serret et Clara Ponsatí.
Contradiction ! ou cacophonie ! titrent certains tabloïdes espagnols.
Le juge aurait pris acte du fait que Carles Puigdemont a publiquement affirmé qu’il reviendrait en Espagne s’il est élu président le 21 décembre prochain, lors des différentes interviews accordées dans la presse. Par ailleurs, le juge Pablo Llarena, qui n’était pas à l’origine de la demande du mandat d’arrêt (il a récupéré le dossier qui était dans le tribunal de l’Audience Nationale) considère que c’est la justice espagnole qui doit trancher le cas de Carles Puigdemont et non la justice belge, dans la mesure où les anciens membres du gouvernement ont été entendus par le tribunal suprême espagnol.
Le juge considère donc que deux justices différentes, une pour les ministres catalans qui sont restés et une autre pour ceux qui sont dans la capitale européenne, ne peuvent s’appliquer.
A Bruxelles, personne ne croit à la version espagnole. En effet, depuis le début de la crise, la justice espagnole s’était trop rapprochée de la politique menée par Mariano Rajoy.
La situation est intenable puisque l’indépendance avouée de la justice belge n’a pas succombée aux pressions multiples de Madrid et ce serait un coup dur pour la justice espagnole si le 14 décembre prochain la décision du non à l’extradition du président catalan serait décidée par les juges belges.
Ibou Camara