France: Décès de Simone Veil, une grande figure de l’histoire des droits des femmes
C’est une grande figure de l’histoire des droits des femmes qui s’est éteinte. Simone Veil est décédée ce vendredi 30 juin à son domicile parisien du 7e arrondissement à l’âge de 89 ans.
« Ma mère est morte ce matin à son domicile. Elle allait avoir 90 ans le 13 juillet« , a indiqué son fils l’avocat Jean Veil.
En mai 1974, alors juriste de 46 ans sans étiquette, Simone Veil avait été nommée ministre de la Santé par Valéry Giscard d’Estaing. Quelques mois plus tard, celle-ci parviendra à imposer au Parlement une loi instaurant l’Interruption volontaire de grossesse (IVG).
Ces mots notamment, prononcés contre l’hostilité parfois virulente d’une partie de l’Assemblée, sont restés particulièrement célèbres:
« Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme, je m’excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d’hommes: aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. »
Née en 1927 à Nice dans une famille juive non pratiquante, arrêtée à 16 ans tout comme ses parents et ses soeurs, Simone Veil avait été déportée à Auschwitz-Birkenau. Seules ses deux soeurs Madeleine et Denise ainsi qu’elle même survivront aux camps de la mort.
Le 29 novembre 1974, au coeur de la nuit, la loi est votée par 284 voix contre 189.
Ce combat sera le premier acte d’une riche carrière politique qui la conduira en 1979 à la première présidence du Parlement européen.
Elle restera députée européenne jusqu’en 1993, date à laquelle Edouard Balladur la rappelle au gouvernement en la nommant ministre d’Etat en charge des Affaires sociales, de la santé et de la ville. Elle sera également membre du Conseil constitutionnel de 1998 à 2007 et élue à l’Académie française en 2008.
Devenue une figure iconique de l’histoire de la République, Simone Veil a longtemps figuré parmi les personnalités les plus populaires de France. L’annonce de son décès a immédiatement été suivie d’une avalanche d’hommages élogieux et admiratifs, dont celui du président Emmanuel Macron.
Cathy Manga