Guinée Bissau: Manifestations contre le président Vaz
Munies de banderoles, pancartes, sur lesquelles sont écrites des inscriptions hostiles au président de la république ou de sifflets, des milliers de personnes sont encore descendues dans les rues de la capitale Bissau ce samedi 11 et dimanche 12 mars 2017. Cette marche, la troisième du genre en mois de 72 heures, vise à exiger le départ du président José Mario Vaz. Les organisateurs accusent le président d’être le facteur de division dans le pays.
Cette crise est née du limogeage de l’ancien premier ministre Simoes Domingo Pereira par le président Vaz en juin 2015. Fustigeant cette décision, le parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), majoritaire au parlement, a engagé un bras de fer avec le pouvoir, qui dure jusqu’à présent. Depuis lors, trois chefs de gouvernement ont été nommés sans que les lignes ne bougent.
Pour sortir le pays de l’impasse, un accord a été signé en octobre 2016 par les acteurs politiques, préconisant la nomination d’un Premier ministre de consensus et la formation d’un gouvernement inclusif. Mais, cet accord n’a pas été respecté par le président Vaz qui a nommé le 16 novembre Umaro Sissoco Embalo aux fonctions de Premier ministre, sans l’aval du PAIGC (parti majoritaire) qui a rejeté ce choix, envenimant la crise.
Et c’est justement au sujet de la mise en application de l’accord que le médiateur donne de la voix. Le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé a pris une nouvelle initiative pour relancer le dialogue entre les acteurs politiques de la Guinée-Bissau, afin de trouver une solution à l’impasse politique qui sévit dans ce pays depuis près de deux ans.
La Guinée-Bissau est dans une crise politico-institutionnelle depuis plus de dix-huit mois. Les premiers ministres successifs peinent toujours à obtenir l’adhésion du parlement.
Balanta Mané