Cameroun: Les crimes de l’armée révélés une fois de plus dans une vidéo choquante
Alors que le président Paul Biya et sa femme profitent d’un séjour luxueux et paisible à l’hôtel Intercontinental de Genève en Suisse, une nouvelle vidéo montrant des hommes en armes et portant l’uniforme de l’armée camerounaise exécuter une dizaine de personnes désarmées et habillées en civils a fait son apparition sur les réseaux sociaux au Cameroun.
Selon un communiqué d’Amnesty International publié ce 10 août, cette vidéo, tournée avant 2016, corrobore de précédents témoignages d’exécutions extra-judiciaires commises par les forces de l’ordre dans le village d’Achigachia dans la région de l’Extrême-Nord du pays.
Dans son communiqué publié sur Twitter, Amnesty International décrit les images de cette « vidéo choquante »: : des hommes armés qui tirent avec des armes automatiques sur des personnes face contre terre ou assises contre un mur.
Amnesty demande une enquête « immédiate, approfondie et impartiale » : « Voici encore des preuves plus crédibles à l’appui des allégations selon lesquelles les forces armées camerounaises auraient commis de graves crimes contre des civils et nous demandons une enquête immédiate, approfondie et impartiale. Les responsables présumés de ces actes odieux doivent être traduits en justice ».
Dans une interview à RFI, Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur le lac Tchad à Amnesty International explique qu’Amnesty International a analysé cette vidéo et a pu découvrir qu’elle a été tournée dans la ville d’Achigachia et qu’elle pense que cette vidéo décrit le massacre qu’il y a eu lieu en janvier 2015.
De son côté, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement n’a pas encore pris connaissance de cette vidéo. Six soldats impliqués dans ces crimes ont été arrêtés. Ces révélations arrivent moins d’un mois après l’exécution sommaire au pied de la colline « Vizi Kolor Vegabi » de deux femmes Zoumtegui Ndomoko et Kelou Manatsa avec leur bébé sur le dos.
Ces massacres rappellent ceux effectués par l’armée sénégalaise en Casamance. La différence est qu’aucun soldat n’a été arrêté ou jugé après leur participation à de milliers d’assassinats de civils.
Samsidine Badji (SAM)