Catalogne: la justice espagnole maintient en prison le vice-président indépendantiste catalan Oriol Junqueras
La Cour suprême espagnole a décidé de maintenir en prison l’ancien vice-président indépendantiste catalan Oriol Junqueras, incarcéré après la déclaration de l’Article 155 pour « rébellion présumée » et qui vient d’être réélu député en Catalogne.
Les trois magistrats composant la chambre d’appel de la Cour espagnol, Miguel Colmenero, Alberto Jorge Barreiro et Francisco Monterde saisis contre la décision de placement en détention prise par le juge en charge de l’affaire, ont décidé à l’unanimité de confirmer son ordonnance.
La cour se défend de tout procès politique, soulignant que le fait d’être indépendantiste « est légitime puisque la Constitution admet la défense de n’importe quelle position politique ». Mais cela doit se faire « sans commettre de délits« , argumentent les magistrats.
La décision de la Cour a en tout cas bien des conséquences politiques: depuis les élections du 21 décembre, les indépendantistes jouissent de la majorité absolue en sièges au nouveau parlement catalan (70 sur 135) mais huit de ces députés ne peuvent pas siéger car ils sont soit en exil en Belgique comme le président catalan élu Carles Puigdemont, soit en prison pour trois d’entre eux, dont M. Junqueras.
Au moins six de ces huit élus doivent donc trouver une solution pour permettre au bloc indépendantiste de conserver le seuil de 68 députés qui lui garantit la majorité.
« C’est le seul moyen que l’Espagne compte utiliser pour rendre ingouvernable la Catalogne malgré la victoire des indépendantistes à la double élection du 1 octobre et du 21 décembre 2017 » critiquent les observateurs politiques et les défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme en Europe.
ARDiallo