Catalogne: « Une attaque au cœur de la démocratie » estime le président du parlement catalan
La Catalogne a replongé dans l’impasse politique samedi après l’échec de l’investiture à la présidence régionale de Jordi Turull, incarcéré la veille lors d’une offensive judiciaire contre le noyau dur des dirigeants indépendantistes.
C’est la troisième fois que les indépendantistes, qui disposent de la majorité absolue au parlement, échouent à faire investir un nouveau chef en raison de décisions de justice, après Carles Puigdemont, exilé en Belgique, et l’activiste Jordi Sanchez, incarcéré.
S’ils n’y arrivent pas avant le 22 mai, de nouvelles élections seront automatiquement convoquées. Et tant qu’un président régional ne sera pas désigné, la Catalogne restera sous la tutelle de l’article 155 spécialement imposé par le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy, qui a pris cette mesure après la déclaration d’indépendance du 27 octobre.
Dans le cas de M. Turull, un premier vote d’investiture avait eu lieu jeudi, mais il n’avait pas réussi à l’emporter faute de l’appui du parti indépendantiste CUP. M.Turull est inculpé et incarcéré par l’Etat d’Espagne.
Le magistrat a envoyé en détention préventive cinq indépendantistes, dont Jordi Turull, élevant à neuf le nombre total de responsables politiques indépendantistes incarcérés.
Le chef d’inculpation est très controversé car il suppose l’existence d’un « soulèvement violent » qui, selon de nombreux juristes, ne s’est jamais produit. « Ce qui s’est passé hier est une attaque au coeur de la démocratie« , a estimé le président du parlement catalan Roger Torrent, dénonçant « une situation d’injustice, de régression et de répression ».
Ibou Camara