L’ex-commandante guérillera des Farc, Victoria Sandino, devenue sénatrice du parti, était cette semaine à l’ONU à Genève pour alerter sur le « désespoir » en Colombie face aux manquements dans l’application de l’accord de paix.

« Nous sommes dans une phase très complexe, très difficile, quant à la mise en oeuvre » de l’accord signé fin 2016 avec le gouvernement colombien, a relevé Mme Sandino.
C’est une phase « de fort scepticisme, de désespoir même pour les gens qui ont traversé le conflit« , les « victimes du conflit« , les « millions de personnes (…) qui ont été déplacées de leur territoire, dépossédées de leurs terres », a insisté celle qui fut négociatrice de l’accord de paix pendant les pourparlers à Cuba.

Après l’accord de paix, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) se sont transformées en parti politique. Ce parti a dénoncé des manquements des autorités dans l’application du pacte, notamment dans les ressources promises pour la réincorporation des ex-guérilleros et leur sécurité.

Selon Mme Sandino, 76 ex-guérilleros des Farc ont été assassinés depuis la signature de l’accord de paix. En outre, 20 personnes, des proches de l’ancienne rébellion ont aussi été assassinés, et 6 ex-combattants ont disparu. Plusieurs centaine de guérilleros ont d’ailleurs repris les armes ces derniers mois.

En plus d’un demi-siècle, le conflit colombien a vu s’affronter guérillas, paramilitaires d’extrême droite et forces armées, faisant plus de huit millions de victimes entre morts, disparus et déplacés.

Samsidine Badji (SAM)