Contribution : « Vous allez obtenir votre indépendance quoi qu’il arrive » crie un Mouride Sénégalais
Ce 26 décembre 2018 est un jour d’enfer que je viens de passer en Casamance, du fait des services coloniaux sénégalais, est sans commune mesure.
Permettez-moi, avant tout, de vous remercier du fond du cœur pour vos innombrables messages de soutien qui m’ont réconforté et aidé à supporter, tant bien que mal, ce douloureux épisode de ma vie de militant pour notre indépendance ; épisode démoniaque s’il en est : traverser quatre checkpoint entre Banjul et Bignona.
Cinq heures passées dans les différents postes de contrôle militaire du pouvoir colonial sénégalais n’ont pas altéré ma détermination.
À la question d’un officier d’un checkpoint qui voulait savoir si je suis indépendantiste, question pour le moins biscornue, j’ai répondu sans hésiter que je le suis et que je le serais jusqu’à la dernière de la goutte de mon sang.
Compte tenu que mon action s’inscrit dans le cadre du droit international et des conventions de l’ONU, de la liberté d’expression et en ma terre de Casamance, je n’ai pas à courber l’échine devant les intimidations et les menaces, à peine voilées, me signifiant que je risquais gros.
Je dois, par ailleurs, reconnaître que les militaires auxquels j’ai eu affaire ne m’ont pas brutalisé ni maltraité physiquement et oralement. Mais les jeunes filles qui étaient dans notre taxi de brousse ont été touchées à la poitrine pour je ne sais quel contrôle ! Cela m’a vraiment choqué.
À part la pression psychologique, je n’ai pas eu à subir des dépassements incontrôlés cependant plusieurs témoignages dénotent que plusieurs de nos compatriotes ont été malmenés voire torturés.
Il est évident que certains d’entre eux font du zèle et veulent plaire à leurs maîtres de Dakar pour essayer de gagner des galons sur le dos des indépendantistes. Ceux-là doivent savoir que nous les inscrivons sur une liste noire et que tôt ou tard ils auront à répondre de leur comportement déplacé, face à la justice de la République de Casamance même si nous ne sommes pas de minables revanchards.
Ce constat dénote, à n’en plus douter, qu’une bonne partie des militaires d’origine casamançaise sont au fond d’eux-mêmes convaincus que la solution réside dans l’indépendance de la Casamance. Je me suis même permis, pendant ce temps passé au checkpoint, de dire à l’un d’eux que la Casamance indépendante aura besoin de leur expérience et que, par conséquent, ils auront à continuer leur devoir de sécurisation de la société casamançaise.
À présent, je m’adresse à vous tous et à vous toutes pour vous dire que nous marquons de plus en plus de points dans notre lutte indépendantiste.
La panique des autorités coloniales sénégalaises est bien la preuve qu’elles sont aux abois et qu’elles sont sûres que nous allons accéder à notre indépendance.
Anecdote pour anecdote, un des passagers sénégalais qui passait là et entendu mes paroles, a crié fort « Vous allez obtenir votre indépendance quoi qu’il arrive. » « L’injustice et le mensonge ont trop duré en Casamance et en tant que Mouride je suis la voie de la vérité » a poursuivi l’homme qui n’est pas du tout inquiété.
La graine semée par les Casamançais le 26 décembre 1982 a bel et bien poussé comme un baobab. Notre génération accomplira la mission de nos ancêtres.
Je vous souhaite une bonne année d’indépendance en 2019.
Souhaibou Mané
Amigo
Au moins un sénégalais qui comprend que le mensonge ne triomphera point et qui a certainement saisi la portée de la détermination des casaçais. Vive la Casamance indépendante
Zeus
INDEPENDANCE OU RIEN, IL N’Y A MARRE DE CE SENEGAL