Espagne: Le président Mariano Rajoy chassé du pouvoir par une motion de censure
Pedro Sánchez pourra tranquillement former un nouveau gouvernement socialiste dans les prochains jours grâce à la bénédiction des votes des partis pro-indépendantistes catalans.
Le gouvernement espagnol qui a supprimé l’exécutif catalan en octobre dernier a maintenant un avant-goût de ses propres médicaments.
Mariano Rajoy a été chassé de la présidence espagnole vendredi matin après qu’une motion de censure contre lui ait été acceptée.
Le vote au Congrès espagnol a recueilli 180 voix pour, 169 voix contre et 1 abstention.
Il est seulement devenu clair que la motion passerait jeudi, après que les partis pro-indépendantistes catalans, PDeCAT et ERC, et le parti nationaliste basque aient accepté de le soutenir.
Le cabinet de Mariano Rajoy est maintenant dans les oubliettes mais le franquisme n’est pas mort, assure un diplomate à Madrid, car la rancœur est fondamentalement ancrée dans sa philosophie.
La fin du règne de Rajoy en Espagne intervient une semaine après la condamnation de son Parti du peuple (PP) dans l’affaire dite Gürtel, un scandale majeur de corruption impliquant des pots-de-vin.
Les forces pro-indépendantistes ERC et PDECAT, ainsi que le Parti nationaliste basque (EAJ-PNV) et EH Bildu, ont confirmé jeudi leur soutien à la motion, en ajoutant leurs voix à celles de Unidos Podemos de gauche et de ses alliés régionaux, ainsi que les socialistes (PSOE) eux-mêmes, qui ont présenté la motion.
Le principal allié de Rajoy, Ciutadans, a exhorté le président à mettre fin au vote de défiance en démissionnant et en organisant des élections anticipées, une requête qui est tombée dans l’oreille d’un sourd.
Ce vendredi matin, Rajoy n’est apparu dans la salle qu’une heure et demie après le début de la session. Avant le vote, Rajoy a concédé la défaite dans un court discours au Congrès. « Ce fut un honneur de servir en tant que président de l’Espagne et de laisser une meilleure Espagne que celle que j’ai trouvée », a déclaré, honteux et confus, le bourreau des Catalans.
ARDiallo