Mali: les dérives de la lutte antiterroriste dénoncées par FIDH
La Fidh dénonce la hausse des violences au centre du pays, commises tant par les djihadistes que par les forces armées maliennes.
C’est un rapport qui ne risque pas de redorer l’image, déjà fort ternie, des opérations antiterroristes au Sahel. Fruit d’un travail collaboratif de quatre mois mené par des chercheurs de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (Fidh) et de l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), ce texte basé sur 120 témoignages met en lumière l’échec patent des politiques sécuritaires et éclaire sur la responsabilité de certaines forces armées dans les massacres perpétrés depuis deux ans dans le centre du Mali.
« Cette région concentre désormais 40 % des attaques djihadistes, qui dans les deux dernières années ont fait au moins 1 200 morts parmi les civils, une cinquantaine de villages brûlés, et poussé à l’exil 30 000 personnes », rappelle Me Moctar Mariko, avocat et président de l’AMDH.
La violence – fruit d’une crise climatique majeure – prend aujourd’hui des accents intercommunautaires très inquiétants pour la stabilité dans le pays et en Azawad.
D’ailleurs, dans de nouvelles violences une intervention de l’armée malienne contre une milice de chasseurs traditionnels dogons dans le centre du Mali survenue dimanche dernier s’est soldée par plusieurs morts et blessés, ainsi que par des arrestations parmi les militaires et les miliciens.
Saliou Cissé