Cameroun : Le grand dialogue national tourne au fiasco
Lancé le lundi 30 septembre à Yaoundé, le dialogue national prend seulement compte l’agenda du régime de Paul Biya. La question sur la forme de l’État et donc celle du fédéralisme ainsi que le sort des prisonniers politiques ont été écartés des discussions.
Les trois grands partis de l’opposition ont quitté les discussions.
L’homme politique d’opposition Akere Muna a été le premier à claquer la porte. Il estime que la libération des prisonniers politiques, ainsi que la révision de la forme de l’État, sont des sujets à mettre sur la table.
Pour Alice Sadio, présidente de l’Alliance des forces progressistes, ce dialogue est un « monologue hypocrite ».
Célestin Bedzigui, le président du Parti pour l’alliance libérale (PAL), ne voit pas comment ce dialogue sous contrôle pourrait résoudre la crise anglophone.
Cabral Libii, le président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), qui participe au dialogue, dénonce pour sa part la nomination unilatérale des membres des commissions.
Le grand dialogue national s’achève le 4 octobre mais les désistements actuels, auxquels s’ajoutent la non représentation des indépendantistes anglophones, fait redouter que ce dialogue tourne au fiasco.
Saliou Cissé