Vous êtes ici: Accueil » Actualité » Casamance: Comment pouvait-on empêcher le massacre de Boffa-Bayotte? JP avait sonné l’alarme

Casamance: Comment pouvait-on empêcher le massacre de Boffa-Bayotte? JP avait sonné l’alarme

Casamance: Comment pouvait-on empêcher le massacre de Boffa-Bayotte? JP avait sonné l’alarme

Comment pouvait-on empêcher le massacre de Boffa-Bayotte ?
Le Journal du Pays avait déjà sonné l’alarme en début de décembre 2017 par cet article brûlant.
—————
Les autorités judiciaires, l’armée, la gendarmerie et le service des Eaux et Forêts au cœur d’un vaste système d’exploitation commercial du bois de Teck dans la forêt classée du Bayotte.

Avec l’avènement de l’accalmie en Casamance, les populations riveraines de la forêt du Bayotte de retour au bercail après un exil forcé de plusieurs années s’étaient vivement investies dans l’exploitations du bois de teck avec la complicité des autorités étatiques pour pouvoir gagner de l’argent et subvenir à leurs besoins.

C’est ainsi qu’en l’espace de deux ans cette foret jadis bien touffu est devenu presque désertique surtout avec l’arrivée d’individus recrutés par de gros patrons vivants à Ziguinchor ou à Dakar et à qui on a doté des tronçonneuses très performante qui peuvent en une journée abattre plusieurs dizaines d’arbres.

Les populations au chevet de la forét

Face à cette exploitation incontrôlée, anarchique et abusive du bois, les populations riveraines conscientes de la grande utilité de cette forêt dans leur vécu quotidien ont décidé de s’organiser pour freiner cette déforestation à grande vitesse.

Elles ont été aidées en cela par la Caritas à travers son programme de sensibilisation à la bonne gouvernance, à la gestion des ressources naturelles au pardon et à la réconciliation.

Pour l’aspect gestion des ressources naturelles les populations ont mis en place des comités villageois pour chaque localité et un comité inter villageois regroupant les villages directement concernés par ce trafic de bois.

Il s’agit en clair : des villages de Toubacouta, bourofaye Baynouck, Bourofaye Diola, Tranquille, Baraff, Boucotte mancagne, Mpack, Bofa bayotte, Bouhouyou, Katouré, y compris l’implication des habitants des villages encore abandonnés malgré eux de Bagam et de Badem.

Une série de fora de sensibilisation a été organisé dans les communes de Nyassia, de Boutoupa Camara Counda et de Niaguis pour sensibiliser les population locale sur la nécessité d’arrêter la coupe du bois de teck afin de sauver le peu d’arbres qui reste dans la foret car il a été constaté qu’il n’y existe plus de gros et vieux arbres du fait que tout a été coupé.

Cette sensibilisation a porté son fruit et pour chaque village, il a été décidé l’arrêt de la coupe clandestine du bois ce qui est une décision à saluer.

Des coupeurs de bois équipés par un réseau de hautes autorités régionales

Paradoxalement, au même moment où les populations ont cessé l’exploitation du bois, les exploitants étrangers en parfaite complicité avec les autorités de Ziguinchor et dotés de performantes tronçonneuses, de coupe- coupe, de lampes torches et de charrettes tirées par des ânes avec lesquelles ils évacuent sans aucune inquiétude et la plus part en plein jour le bois en destination de la ville de Ziguinchor se sont multipliés. Se sentant en terrain libre, ils se mettent à couper le bois à volonté et dans le mépris total des plaintes des populations riveraines.

Des hommes de lois soucieux de préserver la forêt

Le travail de sensibilisation a continué malgré tout et c’est en pleine séance de sensibilisation tenue dans le village Katouré qu’un jour l’adjudant Sagna commandant du cantonnement de Toubacouta les ayant trouvé sur place, les a encouragé et leur a annoncé que le président sénégalais Macky Sall a pris la décision à travers un décret que désormais, il est permis à la gendarmerie, à l’armée et même aux populations de lutter contre le trafic du bois en opérant des saisi.

Fort de cette information provenant d’un homme de loi, la décision a été prise d’interrompre le forum et de passer à l’acte.

Pour cette première intervention, les populations ont été accompagnées par l’adjudant Sagna lui-même. En l’espace de quelques heures, il a été récupéré plus de cent (100) troncs.

Un semblant de respect du décret du président

Le bois saisi a été stocké au niveau de l’école. Les agents des eaux et forêts qui n’osaient même pas s’aventurer dans la zone ainsi que la gendarmerie sont venus jusqu’à Toubacouta constater par eux même le travail abattu par les populations dans le cadre de la préservation de l’environnement et de la forêt classée du Bayotte.

Une visite de terrain sans aucun suivi des décisions prises

Le Sous-préfet de Nyassia est informé de toutes les activités des comités villageois et du comité inter villageois.

Sur proposition des populations décidées à les impliquer dans leur lutte pour la préservation du restant de cette foret, une visite de terrain a été organisée et les populations ont fait visiter la forét aux agents du service de Eaux et Forêts avec à leur tête le Capitaine Diallo qui était en poste a Djibelor et aux militaires pour leur permettre de constater par eux même la nature et l’ampleur des dégâts subies par la forêt. Ce jour-là, une petite démonstration sous forme de fouille de terrain a été effectuée par les populations : il a été retrouvé des caches de coupe coupe, de haches, de tronçonneuses etc…

Ce matériel récupéré, a été stocké au niveau du cantonnement militaire de Toubacouta.

Tout le matériel symboliquement incinéré à Diarone dans le cadre de la lutte contre la coupe clandestine du bois en présence des autorités administratives, politiques et des forces de sécurités provenait de Toubacouta. C’est le fruit du travail des comités de surveillance. Ce résultat a été récupéré par les autorités notamment le service des Eaux et forêts qui les a présenté comme étant le fruit de son travail.

Hypocrisie des membres du réseau d’exploitation clandestine du bois

Pour donner l’impression au président Macky Sall qu’elles sont en train d’appliquer son décret sur la lutte contre l’exploitation abusive ; les autorités administratives et les services de sécurités étatiques ont organisé une cérémonie de présentation de la saisie et ont invité à la presse pour couvrir l’évènement.

Le résultat était tellement satisfaisant que ces populations ont reçu à Toubacouta la visite du commandant de la zone militaire numéro 5, le commandant des eaux et forêts, les ministres de l’environnement, de l’intérieur et des Forces armées en compagnie de toutes les organes de presses sénégalaises basées à Ziguinchor. Ces derniers ayant vu de leurs propres yeux la quantité de bois et le matériel d’exploitation saisi par les populations ; on vivement encouragé le comité inter villageois et les ont demandé de continuer dans cette dynamique en restant en contact avec les autorités militaires et ceux des eaux et forêts ainsi que les sous-préfets.

Un nouveau commandant de zone militaire déterminé a combattre le trafic de bois qui se heurte au réseau constitué de hauts gradés de la gendarmerie laissé par le général Fall, de hauts représentants de la justice incarné par l’actuel procureur de la république du Sénégal à Ziguinchor et de l’actuel commandant des Eaux et Forêts monsieur Goudiaby un fils de la Casamance de surcroit et du gouverneur de Ziguinchor.

Quelques semaines après son installation, le nouveau commandant de la zone militaire numéro 5 s’est rendu à Toubacouta pour se renseigner si le comité continue toujours de fonctionner car il faisait partie de la délégation qui avait accompagné les ministres à Toubacouta et qu’il était positivement marqué par le travail hautement patriote qu’a abattu les membres du dit comité de manière volontaire et dénudée de tous intérêts, sinon que celui de préserver l’environnement et de sauver de la disparition cette foret de tecks.

Quand il s’est rendu compte que ce comité continue toujours d’œuvrer, monsieur Faye a décidé de les aider en leur apportant de ses propres moyens un peu soutien en leur dotant de torches, et en leur offrant des cartes de recharges téléphoniques pour qu’ils puissent être plus efficaces. Ils leur a même promis des bottes d’ouvriers pour leur assurer plus de sécurité face aux serpents et tous autres éléments pouvant les blesser. Mais son acte n’a pas plus au réseau de trafic basé à Ziguinchor et une opération a été monté pour tout saboter et faire disparaitre le comité inter villageois de surveillance et de lutte contre l’exploitation abusive et anarchique du bois de teck a Toubacouta.

Le réseau prêt à casser les efforts du commandant Faye et du comité inter villageois de surveillance de la forêt.

En effet, le mercredi 26 octobre 2017, les membres du comité comme d’habitude ont informé à monsieur Akime ; l’adjudant-chef commandant le cantonnement de Toubacouta de leur décision de descendre sur le terrain pour arrêter les coupeurs de bois qui ont profité du fait que les membres du comité étaient préoccupés par la riziculture pour reprendre du service.

C’est ainsi qu’à hauteur du village de Bourofaye diola, ils ont appréhendé un coupeur de bois, le multi récidiviste Malick Diarra connu par tout le monde et qui déclare a qui veut l’entendre qu’il n’arrêtera jamais cette activité et que jamais il n’ira en prison pour cela car il a des amis en haut lieu.

Malick avait des éclaireurs et des qu’il a été informé, il a dissimulé sa charrette chargée de troncs dans les herbes. C’est en essayant de fouiller que les membres du comité ont retrouvé une charrette. Ne sachant pas à qui elle appartenait, ils l’ont récupère pour l’amener au niveau du cantonnement militaire de Toubacouta unique endroit où ils stock leurs saisines pour ensuite remettre le tout aux autorités.

Quand il les a vus avec la charrette, Malick a brandi sa hache en leur intimant l’ordre de lui restituer sa charrette. Il s’en est suivi une dispute entre les membres du comité qui il faut le préciser n’était nullement armés et 7 jeunes qui accompagnaient Malick.

En pleine bataille, un membre du comité a eu le réflexe de téléphoner l’adjudant-chef Akime pour lui faire part qu’ils sont dans des problèmes. Ce dernier en bon militaire n’a pas tardé a rallier les lieux. Quand ils l’ont aperçu, les nervis de Malick Diarra ont pris la fuite, mais le comité a réussi à maitriser deux (2) d’entre et Malick lui-même.

Ils ont tous été conduit au poste militaire de Toubacouta.

Le service régional des Eaux et Forêts informé ; a tardé à réagir, et au moment de les embarquer vers Ziguinchor, une décision plus que étonnante fut prise :

Malick qui avait une petite blessure au bras lors de la bagarre, a été libéré sous prétexte qu’il aille se faire soigner et après guérison, il sera convoqué au niveau du service des eaux et forets.

Un semblant de premiers soins lui a été effectué au niveau du poste de santé de Toubacouta et après il est rentré tranquillement en ironisant les membres du comité.

Ironie du sort, ce même Malick Diarra une fois à Ziguinchor, est allé voir un médecin à qui il devait fournir du bois pour lui expliquer la scène. Ce dernier lui fournit un certificat médical ; document qu’il a directement remis à son ami le procureur de la république auprès de qui il a porté sa plainte, une plainte rédigée par le procureur lui-même.

Ce dernier a saisi la gendarmerie qui a son tour a rédigé dans l’immédiat des convocations remis à Diarra. C’est lui Malick Diarra qui s’est rendu à Toubacouta remettre les convocations aux membres du comité. Etant très loin de s’imaginer qu’ils allaient être emprisonnés ces derniers se sont présenté a la gendarmerie le lundi 27 novembre 2017. Ils ont aussitôt été placés en garde à vue. Malmenés moralement, ils ont été déférés le mercredi 29 novembre. Ils croupissent actuellement au niveau de la maison d’arrêt de Ziguinchor.

Leur jugement est prévu pour le mardi 05 décembre.

Les membres du comité n’ont jamais usé de la violence et cela les autorités et les coupeurs de bois peuvent le témoigner. L’équipe de la Caritas Ziguinchor et de la plateforme des femmes peuvent à leur tour témoigner.

Et pourtant lors de la bagarre Malick Diarra a eu à mordre jusqu’à blesser gravement un des membres du comité au doigt. Sachant que cela pouvait se retourner contre lui, Malick Diarra l’ami des autorités ne l’a pas cité parmi ceux qui l’ont maitrisé.

Lors de leur garde à vue à la gendarmerie, les coupeurs de bois clandestins sont venus très nombreux au niveau de la brigade de Boudody et narguaient les populations venir soutenir leurs proches en leur disant :

Où est le décret de Macky Sall ? Ou sont ces ministres qui sont venus vous rendre visite ? Où est le commandant qui est passé récemment vous encourager ? N’est-ce pas qu’ils vous ont trompé, vous allez le comprendre.

Le gouverneur a gardé un silence plus que inquiétant. Saisi par sa hiérarchie, il a fait croire qu’il n’était pas informé. C’est quel type de gouverneur qui est en train de jouer avec le feu ?

Cette situation risque d’avoir d’ici un délai très proche des conséquences énormes sur la situation d’accalmie à Ziguinchor.

Des manœuvres pour masquer le deal et s’en sortir la tête haute

Conscient de la gravité de son acte ; le procureur de la république pour s’en sortir est entré en contact avec la maison de justice de Ziguinchor ; il a provoqué une sorte de médiation ou il a exigé aux populations de demander pardon et de supplier Malick Diarra pour qu’il retire sa plainte. Il a conclu que ce n’est que ce procédé qu’il pourra les faire libérer.

Depuis quand une plainte est retiré après que le présumé coupable soit déféré au parquet près d’une semaine après ?

Auprès de qui cette plainte serait-elle retirée ? À son niveau ou au niveau de la gendarmerie ?

Le collectif de coupeurs de bois clandestins pour cette médiation a tenu une rencontre le 30 novembre au cours de laquelle ils ont retenu comme conditions : l’arrêt des tracts, la restitution de leur matériel et la paye par le comité d’animaux égarés.

Ce 01er décembre, face aux membres du comité ils ont posé leurs conditions en réclament un dédommagement financier évalué a plus de 700 000 f cfa. Dans quel pays sommes-nous,

quand les délinquants deviennent des rois auprès de ceux qui respectent la loi. C’est le monde à l’ envers en Casamance.

Pendant ce temps les agents du service des eaux et forêts prompt à arracher le plus petit sac de charbon des mains des pauvres populations ont gardé un silence étonnant.

Ces gens payés à ne rien faire et qui reviennent combattre des pauvres populations pour leur intérêts particuliers : le service des eaux et forêt de Ziguinchor est de connivence avec un groupe de coupeurs de bois, de charretiers et de menuisiers. Ces derniers sont intouchables, pour les autres qui s’y aventurent sans avoir établi de deal avec eux, ils sont systématiquement arrêté, leur matériel arraché et frappés d’une lourde amende.

Qu’on nous dise si en Casamance il existe une foret d’exploitation ? nous connaissons tous les textes qui regissent le statu de chaque foret…S’il existe des autorisation de coupe de bois , sur quoi repose t-elles ?

L’accès à la forêt du Bayotte libérée, les coupeurs de bois font la fête avec leurs tronçonneuses

Depuis le 27 novembre 2017 ; les coupeurs de bois clandestins sont en train de faire la fête, nul n’ose les interpeller, ainsi 24H/24 des charrettes remplies de bois se dirigent en direction de Ziguinchor d’où ce bois est commercialisé sous la complicité des gendarmes, l’armée, les eaux et forêts et la justice.

Les forces vives de la Casamance réagiront :

Il est temps que les casamançais s’érigent pour préserver leurs forêts et cela de fera bientôt. La réaction ne va tarder. Une affaire a suivre…

Ebalass

Propager la liberté et l'indépendance de s'informer

Copyright © 2013 Tamba Networks Inc. All rights reserved.

Retour en haut de la page