Objet : au sujet de l´exploitation des ressources naturelles de la Casamance.

1. Le Sénégal pille nos ressources naturelles sous notre nez et notre barbe !

Depuis plusieurs mois, des scandales concernant l’exploitation des ressources naturelles stratégiques de la Casamance et du Sénégal se succèdent. Ils éclaboussent les autorités sénégalaises qui apparaissent au grand jour comme louches, corrompues, sous le joug de forces financières mafieuses.

Le Fer de la Falémé, à l´extrême Est de la Casamance, le pétrole et le gaz gisant aux larges partagés par la Casamance et de la Guinée Bissau dans la partie Sud de notre territoire, le zircon, minerai rare et stratégique du Fogny- Boulouf, au Nord de la Casamance, près de la Gambie, font l’objet de convoitise et d´exploitation secrète. Il en est de même pour l’or de Sabodala ainsi que l’or gisant dans le parc de Niokolokoba, situé à l’Est de la Casamance.

Ces plans du gouvernement sénégalais sont une réalité. Les populations de la Casamance ne sont ni prises en compte dans les projets d’exploitation ni associées dans la stratégie de s’assurer qu´elles seraient les bénéficiaires des valeurs ajoutées dans la réalisation des projets d´exploitation.

2. Pour la résistance économique en Casamance :

C’est la raison pour laquelle le MFDC, aile militaire comme politique, non seulement, dénonce l’exploitation secrète du gaz, du pétrole et de l´or á Sabodala entreprise par le Sénégal avec des contrats opaques signés avec les investisseurs aux larges de la Casamance Mais il estime que le préalable à toute exploitation consiste en l’instauration d’une paix durable et juste en Casamance, à la faveur d’un vrai processus de négociations politiques.

Les peuples de la Casamance ont toujours manifesté leur opposition à l´exploitation des minerais rares et fossiles stratégiques dont recèlent leur sous-sol. Les raisons sont les suivantes : non-respect des exigences et précautions environnementales – le caractère opaque et non démocratique ni bénéfique pour les populations des contrats signés avec les investisseurs – le désaccord sur les effets développementaux recherchés dans l’exploitation- l’absence d’un accord de paix politique entre le MFDC et le gouvernement du Sénégal en conflit politique depuis bientôt 40 ans.

A la lumière de ces considérations, le Cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC, de concert avec toutes les forces armées et/ou politiques de la Casamance en lutte, appelle les peuples de la Casamance à la résistance en vue de défendre les droits des autochtones au contrôle et à l’appropriation des ressources naturelles susceptibles de fournir les revenus et les moyens de financement des plans de développement de la Casamance Libre et Indépendante.

3. Pour une gouvernance spécifique casamançaise des ressources naturelles :

La différence entre la gouvernance de demain des ressources naturelles par le MFDC et la Casamance indépendante et celle actuelle du Sénégal sur notre territoire réside dans le fait que les populations locales doivent activement et pleinement être au début et à la fin du processus d´exploitation et de mise en valeur des ressources naturelles.

Elle consiste aussi en l’articulation entre acquisition du savoir-faire scientifique et technique et invitation des investisseurs désireux d´exploiter nos richesses. Pour le MFDC les ressources doivent nous enrichir financièrement, mais aussi en acquisition des capacités de création et d’innovation scientifique et technique.

Dans la lutte du MFDC, les enjeux économiques et de gouvernance des ressources surgissent, comme pour nous rappeler, que la dimension militaire n’est pas la seule, même si elle est essentielle. Montrer au peuple ces enjeux, c’est confirmer le fait que notre lutte vise à leur bien-être, à leur autonomie économique, bref à leur développement intégral.

Vive la Casamance maitresse de ses ressources !

    Fait en Europe le 08-09-2019

                                                         Le Cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC.