Casamance / Enquête: Echos de Toubacouta (1) : Un complot au cœur de la tuerie de Boffa-Bayotte
Le 6 janvier 2018, 14 trafiquants de bois ont été tués dans la forêt de Boffa-Bayotte tout près du village de Toubacouta. 16 mois après, le Journal du Pays mène l’enquête sur le terrain. Les résultats seront publiés en plusieurs éditions.
Du 6 au 9 janvier 2018, après plusieurs déclarations contradictoires de politiciens, acteurs et experts sur le massacre, une stratégie de mise en silence d’Omar Ampoi Bodian, le Chargé de mission du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) et du journaliste chercheur et spécialiste en investigation René Capain Bassène, a été savamment exécutée par le Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC) dirigé par Robert Sagna. Ce dernier déclarait à la face du monde : ‘‘ Nous utiliserons tous les moyens à notre possession et tous les pouvoirs pour combattre les indépendantistes ».
En collaboration avec les autorités sénégalaises, Robert Sagna a envoyé un de ses serviteurs Aliou Djiba chez Maurice Badji, chef de village de Bourofaye Diola. La mission d’Aliou Djiba est de dicter à Maurice Badji tout ce qu’il devrait raconter aux gendarmes enquêteurs déployés pour faire arrêter Omar Ampoi Bodian et René Capain Bassène. Ces derniers les empêcheraient de prendre contact avec les combattants du MFDC au sud de la Casamance.
Entendu le premier sur l’affaire de la tuerie, le chef de village de Boffa-Bayotte est catégorique : « Je ne peux rien dire sur ce sujet parce que je ne sais rien » a –t-il déclaré aux gendarmes.
Pour le chef de village de Bourofaye-Baynouck : « Comme vous, j’ai appris la mauvaise nouvelle par la radio. D’ailleurs notre village n’est pas de la commune de Nyassia. Cependant nous avons entendu des tirs et aussi les corps des victimes ont transité dans mon village avant d’être acheminés à Ziguinchor. C’est tout ce que je sais. »
Quant au chef de village de Toubacouta : « Je ne vis pas à Toubacouta depuis plus de 20 ans. Je ne sais rien de ce qui s’est passé. Il faut s’adresser à Ibou Nafoute Sané mon secrétaire général. »
Le chef de village de Trankil dit ne rien savoir de toute cette tragédie.
C’est donc le nouveau élu de Bourofaye Diola, en l’occurrence Maurice Badji qui déclara : « Il y a eu une réunion le 03 janvier 2018 dans mon village. J’ai convoqué cette séance en accord avec le journaliste René Capain Bassène. » (A suivre …)
ARDiallo