Casamance: fin des rapports de domination en 2019
L’arbre s’est plaint auprès du sage du village de maltraitance et de douleur qu’il subit de la part de la hache. Et le sage de répondre à l’arbre, n’est-ce pas toi qui lui a donné gracieusement sa manche ?
Ce dialogue entre l’arbre et le sage à propos de la hache qui l’abat est révélateur à ce qui se passe en Casamance.
De manière générale, jamais dans l’histoire une force coloniale régnante a d’elle-même remis les rênes de son pouvoir au peuple dominé. Il faut cesser les jérémiades. Le pouvoir a fait de nous des pleureuses. Cessons donc de nous agenouiller devant le monstre gouvernemental pour l’implorer de nous épargner.
A la veille de la deuxième guerre mondiale en 1939, aucune personne n’aurait misé un écu sur la résistance d’une femme, celle-là Casamançaise du nom d’Aline Sitoé Diatta.
A la veille de 1947 aucun politicien africain n’aurait parié de la création d’un mouvement indépendantiste et anti colonialiste en Casamance, le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC).
A la veille de 1960, aucun Casamançais ne se doutait qu’un groupe d’enseignants tourneront le dos à leur pays pour fournir cette « manche » à la « hache» sénégalaise.
A la veille de 1982, personne ne pouvait imaginer que les Casamançais marcheront et descendront le drapeau sénégalais à la gouvernance de Ziguinchor pour le remplacer par un drapeau blanc.
A la veille de de 1984, aucun gouvernement ouest africain ne songeait que le MFDC se dotera d’une armée de libération nommée Attika comptant plusieurs milliers de combattants.
Dans les cinq exemples, seule l’entrée en lutte du peuple opprimé, de manière spontanée, a permis un changement révolutionnaire du cours de l’histoire.
L’année 2019 va-t-elle enfin concrétiser définitivement les projets d’émancipation humaine de nos pionniers hommes et femmes historiquement exceptionnels de bravoure indépendantiste ?
Pour le recouvrement de sa dignité, les Casamançais ne tolèreront pas continuer de vivre sous la férule de la colonisation parasitaire sénégalaise.
De la résolution de chacun à emboîter le pas à nos glorieux martyrs, à nos exemplaires militants pour l’indépendance, dépend le renversement du rapport de force. Et, par conséquent, la fin des rapports de domination.
Emile Tendeng
Carlos
Un deuxième mandat pour Macky Sall hypothéquera à jamais les chances qu’a encore la Casamance pour se relever de la grave crise qui l’affecte. La paix, la liberté, le développement, la justice, la vérité sur les crimes et j’en passe. Un tel mandat est destructeur et ravageur d’une Casamance suffisamment éprouvée depuis 36 ans.
Il est impératif que l’élection présidentielle se tienne dans de bonnes conditions. Mais comme on voit les choses ici à Ziguinchor, sur tout ce que l’on entend surtout au niveau du Mfdc, on doit se poser des questions.
Les citoyens casamançais finiront par se révolter pour reprendre leurs droits, en refusant la continuité de ce qui est à l’origine de ses malheurs. Nous optons pour une rupture avec le système de gouvernance du Sénégal qui a rendu Casamance malade et pauvre. Il y a des portes de sortie à la crise dans laquelle la Casamance patauge depuis des décennies et qui s’est exacerbée plus d’un demi-siècle. Pour gérer nos minerais d’or, notre pétrole, notre gaz, notre uranium, notre fer, notre lithium, nos bois, nos arbres fruitiers, nos rizières, nos eaux poissonneuses, le temps est favorable à couper définitivement nos liens avec ce Sénégal et proclamer l’indépendance de la Casamance.
Balla Moussa
Ma crainte est de faire revenir tous les casamançais autour de l’essentiel. Il y a clairement une ligne de sortie pour une fin du rapport de force. C’est à mon avis l’unité des forces vives pour une action sans complexe et sans complaisance.