Casamance : Largement désapprouvé, Ousmane Sonko change le contenu de son appel de Bignona
Les militants indépendantistes du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) et plusieurs acteurs politiques et associatifs avaient exprimé leur franche désapprobation de l’appel lancé par le gourou du PASTEF, à partir de Bignona, pour dire : « La guerre a trop duré. Depuis 1982 à maintenant, c’est assez. Je vous invite à sortir de la brousse, qu’on s’asseye et qu’on discute pour que nous puissions ensemble construire la Casamance, construire le Sénégal, construire l’Afrique ». Il disait en Diola « Je vais chercher mes frères de la brousse et je reviendrai le 24 février »
Salif Sané, enseignant, il déclare : « Pour ma part, je considère cette sortie comme une démarche hasardeuse et irresponsable, contraire à l’esprit, les missions et les objectifs qui ont toujours prévalu en Casamance, à savoir un combat au début pacifique qui est plongé dans la violence, celle-ci ayant coûté très cher à la Casamance».
Un responsable indépendantiste a condamné cet appel du chef du PASTEF, en le qualifiant de « dérive dont la Casamance n’a pas besoin. Il a beaucoup à apprendre de l’histoire de la Casamance et l’on ne prend pas des combattants qui ont fait 35 ans de résistance et aller les chercher comme si l’on partait chercher du bois mort dans la forêt ou aller chercher ses petits au jardin d’enfants. C’est choquant ».
Que s’est-il alors passé après ? Le discours en tout changea dans les 24 heures qui suivent. Serait-il conseillé ? En tout cas un texte de l’appel de Bignona a été transmis au Journal du Pays pour publication. Les lecteurs et lectrices apprécieront.
« Casamance, une région meurtrie par plus de 30 ans d’un conflit fratricide dont personne ne peut sortir gagnant.
Des centaines, voire des milliers de vies perdues, toutes issues des mêmes villes, des mêmes villages, des mêmes familles.
Des milliers de victimes de mines anti-personnelles;
Des milliers de familles séparées, de villages abandonnées, des rêves brisés.
Aujourd’hui cette page sombre de l’histoire du Sénégal doit être tournée. Tous les sénégalais doivent se retrouver pour reconstruire ce » COMMUN VOULOIR DE VIE COMMUNE » dont parlait, avec beaucoup de fierté, le Président Poète Léopold Sédar Senghor.
Le charme de notre pays est l’intégration parfaite de toutes ses régions dans l’entité nationale qu’est le Sénégal. Le fameux « SUNUGAL » dont tout le monde parle ne doit pas être qu’un mot. Nous en ferons une REALITE vibrante.
C’est Cette intégration harmonieuse dans le respect mutuel – je dirai même dans la sublimation – de nos diversités ethnique, linguistique, culturelle, religieuse et philosophique qui constitue notre première matière et le constitue le socle de notre unité nationale.
Toutes les valeurs du Sénégal, de quelque ethnie que l’on soit, sont des valeurs de paix, de tolérance, de fraternité et de Téranga. La Casamance ne fait pas exception.
Il n’est pas rare de trouver dans nos familles des Sall, Seck, Sonko, Bathily, Diouf, Gomis, et j’en passe. Il n’est pas rare de voir, dans une famille, les membres communiquer dans plus de 3 langues différentes, voire plus, et s’entendre parfaitement. Car c’est ça le Sénégal.
Nous pouvons donc trouver en nous-mêmes la force nécessaire pour maîtriser et brider tous les démons de la division, de haine et de l’irrespect.
Tout le monde est d’accord pour dire que la Casamance devrait être une région riche et prospère qui doit non seulement nourrir les populations locales, mais aussi le reste du Sénégal et la sous région.
Mais ces ressources ne peuvent pas être valorisées sans l’instauration d’une paix durable et définitive.
1. Ma Vision
C’est à cette tache que nous allons nous atteler sans tarder. Car JOTNA.
Ma Vision pour la Casamance est d’en faire » une terre de prospérité et de paix, qui offre des opportunités durables à ses populations, au reste du Sénégal et de la sous-région, valorise ses ressources naturelles et préserve ses cultures et traditions dans un savant dosage entre passé, présent et avenir »
De Kabrousse aux confins du Fouladou et de Selety à Mpack, la Casamance a toujours été ce carrefour des cultures, des religions, des ethnies et des peuples.
Cette formidable richesse doit être préservée à tout prix.
Moi Ousmane SONKO, je peux affirmer que je suis un symbole achevé de cette exception sénégalaise. Je suis le carrefour où se rencontre toutes les cultures du Sénégal.
Ce bien commun, nous devons tous le préserver et continuer à le donner en exemple à tous nos frères de l’Afrique et de la Diaspora.
« La Paix, c’est l’autre nom du développement »
C’est pourquoi la paix en Casamance et partout ailleurs au Sénégal et en Afrique occupe une place prépondérante dans notre programme.
C’est pourquoi je me veux un apôtre de la paix dans cette belle région de la Casamance.
J’invite tous les enfants du pays à se joindre à moi pour bâtir et consolider les fondements d’une paix véritable et définitive en Casamance et dans le pays.
3. Mes solutions pour la paix en Casamance
1. Dans le cadre des concertations que nous tiendrons sur l’identité nationale, nous mènerons des discussions ouvertes et inclusives sur la Casamance pour bâtir un consensus durable sur la crise casamançaise.
2. Il ne doit plus exister un « Dossier Casamance » pour chaque Président. Il doit y avoir un seul « Dossier Casamance » qui fasse l’objet d’un CONSENSUS National TRANSPARTISAN ET TRANSMANDATURE.
3. Nous faciliterons les retrouvailles entre tous nos frères du MFDC et poursuivrons les efforts déjà consentis par l’Etat du Sénégal pour ramener une paix durable et définitive grâce à ses discussions sincères, véridiques et fraternelles.
4. Comme je l’ai déjà dit à Ziguinchor, nous ferons du développement économique et social de la Casamance le meilleur facteur de paix.
5. La valorisation du potentiel économique inestimable de la Casamance permettra l’industrialisation de la région et la création de milliers d’emplois pour les jeunes.
6. Les femmes, déjà très actives, braves et créatives, seront soutenues et encadrées grâce à la valorisation de leurs activités (agriculture, transformation de produits halieutiques, etc;). Pour y arriver nous mettrons en place des infrastructures de base adaptées aux conditions socioéconomiques et culturelles de nos populations (routes, micro-barrages, adduction d’eau, assainissement, électrification, stockage, conditionnement, chaine de froid, etc.)
7. Nous accélérerons le processus de déminage de la région pour récupérer et valoriser toutes les terres arables et relancerons le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique.
3. Hommage à ceux qui œuvrent pour la Paix
Je voudrais rendre hommage à tous les citoyennes et citoyens sénégalais qui se sont engagés depuis plusieurs années dans la recherches de la paix en Casamance.
Je voudrais distinguer les hommes religieux, musulmans comme, du clergé, les associations de femmes et de jeunes, les élus nationaux et locaux, les ONG, les médias et acteurs de la société civile, sans oublié les pays voisins et les amis du Sénégal de l’extérieur qui ont apporté des contributions à la recherche de la paix.
Je voudrais distinguer dans ces hommages nos vaillantes forces de défense et de sécurité. Pendant plus de trente ans, nos braves jambars n’ont pas ménagé leur peine pour protéger et préserver l’intégrité de notre territoire national et protéger nos personnes et leurs bien. Ils ont payé un lourd tribut à cette guerre.
J’ai le douloureux souvenir de Mandina Mancagne et tant d’autres lieux où vous avez versé de votre sang pour la Patrie. Que les âmes de vos illustres frères d’armes reposent en paix et que leur souvenir reste toujours vivace dans nos cœurs.
Je voudrais lancer, ici et maintenant, un appel à la paix, à la non violence, à la concorde et à l’unité National. Cet APPEL DE BIGNONA, est un appel à toute la classe politique et, en particulier, aux Candidats actuellement en lice pour briguer le suffrage des Sénégalais.
Le sang de nos frère et sœur a déjà coulé dans la campagne. Beaucoup trop de sang. Cela me peine énormément.
Je souhaite à tous la paix dans les coeurs, la paix dans les esprits, la partout et la paix pour toujours; DIAMM FEEP; DIAMM REK! »
Antoine Bampoky
Maleguene
Ousmane Sonko, devant les femmes de la plateforme des femmes pour la paix en Casamance a tenu à faire savoir qu’une fois élu président du Sénégal, il ne négociera pas la paix mais plutôt il va la chercher auprès de ses frères et oncles dans le maquis. » Je ne négocierais pas la paix en Casamance avec mes frères et oncles, je vais plutôt les chercher du maquis et leur faire intégrer la société ». Mais pour qui se croit-il ? Arrogance pure.
.Vive la Casamance indépendante et fière de sa lutte. Merci à nos ancêtres qui n’ont pas le complexe des coloniaux.
Bapoulo
Sonko méconnait notre histoire de résistance. Il a pourtant la chance de partir à Bessire et écouter les vieux et vielles sages. Si tu ne sais pas là où tu vas, retournes là où tu viens dit le dicton. Sonko n’a pas de chance pour être président au Sénégal. il le sait. Et aucun Casamançais ne le sera…..et il ne peut pas distraire le Mfdc et les maquisards.
Rasta Boy
Passons. il a fauté et il a corrigé