Après 16 mois de détention arbitraire dans la maison d’arrêt de Ziguinchor, le journaliste René Capain Bassène se présentera pour la seconde fois devant un juge sénégalais ce mercredi 24 avril 2019.

Le journaliste d’investigation et écrivain avait été brutalement arrêté chez lui par les gendarmes de l’équipe du lieutenant-colonel Issa Diack et soupçonné d’avoir commandité le massacre de 14 personnes dans la forêt de Boffa-Bayotte le 6 janvier 2018.

Envahie par une mafia de trafic de bois opérant au cœur de Dakar, capitale du Sénégal et à Banjul en Gambie, la forêt de la Casamance perd chaque jour de milliers d’arbres qui sont ensuite transportés vers l’Inde et la Chine avec la complicité des autorités sénégalaises. Celles-ci qu’elles soient de la gouvernance, de la préfecture, de la justice, de la police, de l’armée, de la gendarmerie ou des services des eaux et forêts, personne n’est inquiétée jusqu’à ce jour.

Pour un habitant de Ziguinchor qui connait bien le journaliste, il dira : « La seule faute de René est d’avoir écrit des ouvrages parlant de la situation de conflit en Casamance et d’avoir dénoncé les vrais trafiquants de ressources en Casamance. Est-ce un crime ? Nous n’avons jamais confiance à cette justice sénégalaise. Nos parents ont subi la même injustice depuis les temps de la colonisation. »

A Dakar, où sont enfermés une vingtaine d’autres Casamançais, aucune date de leur instruction n’a été fixée.

Balanta Mané