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Casamance : Lettre ouverte au Président Macky Sall pour la liberté du journaliste René Capain Bassène

Casamance : Lettre ouverte au Président Macky Sall pour la liberté du journaliste René Capain Bassène

12 mois de détention jour pour jour, date pour date et sans jugement

Que restera-t-il d’une honnête paix en Casamance si l’on persécutait, même un de ses artisans ?

Excellence,

M. le Président Macky Sall,

Permettez-nous de vous entretenir sur le cas du journaliste René Capain Bassène Foumouna, en prison et sans procès depuis bientôt un an, parce qu’il aurait été mêlé à la tragédie de Boffa Bayotte avec le massacre de 14 exploitants forestiers.

Ce jeune père de famille est né à Bouroffaye et n’a jamais vécu dans la paix parce que la crise casamançaise a éclaté alors qu’il était enfant.

En choisissant de devenir journaliste, René Capain Bassène voulait contribuer démocratiquement, avec la liberté de parole qu’on lui connait, au processus d’une paix juste et miséricordieuse.
Et c’est quelque part grâce à vous et votre vision de la paix en Casamance, M. le Président Macky Sall, que Capain, après une expérience en journalisme à RFI et dans d’autres médias locaux, a pu réaliser son rêve de faiseur de paix en rejoignant l’Agence Nationale pour la Relance des Activités économiques et sociales de la Casamance (ANRAC).

L’une des missions de l’ANRAC, comme vous le savez M. le président, est la démobilisation – réinsertion – réintégration des combattants et leurs familles ; et Capain en a fait son sacerdoce en devenant le médium entre les différents groupes rebelles du MFDC et l’agence nationale.
N’ayant aucune coloration politique, les différentes factions du mouvement rebelle lui ont alors toujours témoigné leur totale confiance au point de le considérer comme un frère porteur d’une parole de paix.

Excellence,

M. le Président Macky Sall,

René Capain Bassène est accusé à tort parce qu’il porte dans sa peau la mémoire de la mission que vous aviez, vous-même, dévolue à l’ANRAC en 2004.
Jusqu’au jour de son arrestation, un 14 janvier 2018, Capain était au sein de l’ANRAC, le seul qui ait assisté aux différentes réunions du MFDC dont la finalité était de permettre au mouvement de parler d’une seule voix au nom de la paix.

Audacieux, René Capain Bassène l’est !

Il vous dira que c’est grâce au Ministre d’Etat Robert Sagna – pour dire des choses difficiles à dire s’il ne dépendait que de mon initiation Ajamaat – qu’il a pu finir sa maison. Car son salaire à l’ANRAC permit qu’il contractât juste un petit prêt hypothécaire usuraire dans une banque locale.

Le même Capain, n’hésitera pas à critiquer le groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC) piloté par son bon samaritain, non pas parce qu’il ne croit pas au travail qu’il abat, mais parce qu’il pense que le coordonnateur du GRPC, en l’occurrence M. Robert Sagna pour ne pas le nommer, serait mal entouré.

Pour saisir la « présomptuosité » de Capain, il suffit justement de convoquer ses racines Ajamaat.
Notre génération 1975 – 2000 est dite IRRAISONNABLE (ji kan miign) parce qu’elle écoute difficilement les aînés (et combien de fois ne nous a-t-on pas mandé éprouver son insolence ?).

Ainsi, M. le Président, le crime de René Capain Bassène serait générationnel. Sinon, cet ancien séminariste est incapable de participer consciencieusement, sous quelque forme que ce soit, à un assassinat dans une Casamance où les interdits traditionnels dans lesquels il a baigné sont encore vivaces !

Excellence,

M. le Président Macky Sall,

Voici que nous nous habituons à vous écrire pour partager avec vous notre lecture sur la Casamance. Et en cette veille des élections présidentielles, nous estimons que certaines matérialités que l’on minimise (officiellement) faute d’avoir tous les éléments à présenter à vous ou à votre cabinet, alors que l’on se contente de motifs et d’intentions, peuvent réserver de grandes surprises.

Notre conviction profonde,

M. le Président Macky Sall,

C’est qu’il faut pour justifier la légitimité et la solidité de vos réalisations en Casamance et dans le Pays Ajamaat (de Baba Tenda/ Yelli Tenda aka Farafenni au-delà de San Domingo), ne surtout pas fausser les rapports et le caractère respectif des situations vécues par les populations ; ce que vos adversaires politiques exploiteront afin de détacher de l’appréciation juste de votre action politique tout un ensemble de citoyens qui tiennent tant à ces causes pourtant considérées comme passagères
– Le cas René Capain Bassène associé à un assassinat dont les « vrais » auteurs sont encore non-identifiés et donc toujours libres, en est un parfait exemple son Excellence –

Pour les populations, René Capain Bassène Foumouna est un artisan de la paix persécuté, tant qu’il est en prison sans jugement !

Excellence,

Nous nous excusons d’avance d’avoir été un souci à votre emploi du temps si chargé, et vous prions d’agréer, M. le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.

Dr. Pape Chérif Bertrand Bassène Akandijack

(Lettre envoyée en recommandé le 02 Janvier 2019)

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Commentaires (12)

  • Uliwo

    BIENTOT LE VENT DE LA LIBERTE SOUFFLERA DANS TOUTE LA CASAMANCE. MERCI DR BASSENE POUR TA LETTRE

  • Tapha

    Cher Monsieur Bassène, votre lettre au président Macky sall est judicieuse et pathétique à la fois. Vous écrivez: « L’une des missions de l’ANRAC, comme vous le savez M. le président, est la démobilisation – réinsertion – réintégration des combattants et leurs familles ; et Capain en a fait son sacerdoce en devenant le médium entre les différents groupes rebelles du MFDC et l’agence nationale. »
    Quand on lit ces autres articles ci dessous alors je ne suis pas certain que l’ANRAC est pour la paix en Casamance. Elle divise au lieu de rassembler les combattants du mfdc pour qu’ils parlent d’une même voix.
    http://www.journaldupays.com/2013/casamance-lanrac-un-nid-despions-du-senegal-pour-le-demantelement-du-mfdc/

    http://www.journaldupays.com/2012/anrac-une-agence-de-developpement-convertie-dans-le-renseignement/

  • Fouladou2

    Depuis l’arrestation de Rene Bassène,des appels avaient été lancés partout dans le monde par les membres de la diaspora et par ces ONG, qui affirmaient que les enquêtes menées par le Sénégal n’ont pas donné satisfaction, c’est-à-dire que les commanditaires qui vivent à Dakar et dans les camps de la gendarmerie ne sont pas inquiétés.
    Deux ONG internationales, Amnesty international et Human Rights Watch (HRW) ont d’ailleurs appelé la justice sénégalaise à autoriser une enquête indépendante sur des accusations récentes de torture et de mauvais traitements de militants du Mfdc et des journalistes. Mais voilà, le journaliste René Capain a perdu la vue à cause des tortures. Comment dans ce cas on peut parler de paix ? Je me pose vraiment cette question depuis toujours. Je suis extrêmement soucieux de l’état des Casamançais, arbitrairement détenus depuis un an simplement pour avoir défendu la Casamance. En tout cas la justice sénégalaise est très fébrile à protéger de manière efficace les détenus de la torture et du harcèlement. Il n’y a pas de droit pour les Casamançais dans les prisons du Sénégal. Ils n’ont même pas le droit de visite seulement de très proches parents pour 5 minutes le mardi et le vendredi. Alors que leur famille paye le transport de Ziguinchor à Dakar, 500 kilomètres de parcours pour 5 minutes. C’est inhumain. Je suis de la Casamance et je me battrai pour sa libération totale et définitive. Nous sommes avec vous ! René, Ampoi, Mamadou, Ibrahima etc…

  • Essamaye Bignona

    LA LETTRE EST MALHEUREUSEMENT TOMBEE DANS LES MAINS D’UN SOURD, MUET AVEUGLE SUR LA CASAMANCE. RASTA A RAISON

  • Ekonkon

    Vive la Casamance INDEPENDANTE

  • Ekonkon

    Nous ne méritons vraiment pas ça et n’oublions pas qu’une voyoucratie colonialiste n’a pas de limite dans son immoralité. Elle tue, emprisonne, oppresse, ………….On a tout pour ne pas sombrer alors reprenons nous et préservons nous du Sénégal.

  • Bapoulo

    Cette lettre ouverte est d’une pertinence absolue.
    Comprenons que l’état de déliquescence dans lequel est plongé le Sénégal depuis trop d’années laisse douter sur le bien fondé de cette arrestation. Quoiqu’ils fassent, la Casamance sera un jour non lointain libre et indépendante avec une justice équitable.

  • Rasta Boy

    le seul tort de rené capain est d’être casamançais pas casamankais

  • kekendo

    Au Sénégal, Macky Sall le sait mieux que tous, la justice est devenue, par effilochement sur son règne semblable à cette mécanique de casinos, une sorte de jeu de roulette posée sur une table inclinée où toutes les parties sont pipées politiquement quelque soit la façon dont le justiciable ‘joue le jeu’. Regardez Khalifa Sall, Oumar Ampoye Bodiang, Karim Wade, qu’ont- ils fait de criminel ? Rien du tout. La force et le fascisme sont devant nos portes. Il faut les balayer.

  • Koumpo Boudodi

    « Pour les populations, René Capain Bassène Foumouna est un artisan de la paix persécuté, tant qu’il est en prison sans jugement ! »
    Vous le dites bien, le Grpc qui est un instrument de l’ARP de Macky Sall a certainement contribué à l’arrestation infondée de RCB. Il est devenu dérangeant pour eux parce que ces gens vivent très bien de la situation de blocage de la paix. Ils l’ont mis en prison parce que ceratins d’eux appartiennent à la mafia du trafic de bois d’ébène et du bois rouge des forêts de la Casamance. Depuis quand sont-ils dans le gouvernement et depuis quand il y a le trafic de bois ? Ouvrez les yeux. C’est à ceux là qu’il faut écrire une lettre ouverte.

  • Mofame

    En Casamance, ce n’est pas la première fois qu’on cherche à faire taire des journalistes par des méthodes utilisées par des voyous dans les rues. Ces méthodes servent à dissuader d’autres journalistes comme Jeanne Gaillot de RFI, Ibrahima Gassama de ZikFM, de révéler au peuple casamançais les malversations des autorités sénégalaises et leurs mafias. Ces autorités veulent seulement nous laver les cerveaux et nous raconter leurs mensonges. René Capain est des nôtres pour la vérité et la paix. LIBEREZ LES PRISONNIERS POLITIQUES

    • Fouladou2

      @Mofame, tu sembles bien renseigné. Je pense que tu parles de Mme Diane Galliot de RFI qui après une interview dans le maquis du MFDC a été renvoyée et déclarée persona non grata par les autorités du Sénégal. Pour Ibrahima Gassama que je connais, il a mis de l’eau dans son vin en faisant un peu attention. On le vois dans ces émissions pour la paix en Casamance.

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