Des milliers de jeunes, étudiants pour la plupart, ont installé mercredi un campement à Barcelone, capitale de la Catalogne, en signe d’opposition aux peines de prison prononcées contre des dirigeants catalans indépendantistes et pour exiger un référendum d’autodétermination en Catalogne. Sur la place de l’Université, au centre de Barcelone, plusieurs milliers de jeunes ont dressé un camp improvisé qui compte une centaine de tentes parées de banderoles indépendantistes et de pancartes, dont de nombreuses avec le slogan « Nous sommes la génération du 14 octobre« .

Ce jour-là, la Cour suprême espagnole qualifié ici de néo-franquiste avait condamné à des peines allant de neuf à 13 ans de prison neuf leaders indépendantistes pour leur tentative de sécession en octobre 2017. Depuis, cette riche Catalogne de 7,5 millions d’habitants est le théâtre de manifestations qui ont atteint un degré de violence inédit depuis le regain du mouvement indépendantiste en 2012 et des interventions excessives de la police militaire espagnole,  se sont soldées par plus de 600 blessés et 200 interpellations.

« La sentence a été un point de bascule qui nous a conduits à nous dresser contre l’érosion des droits, pas seulement politiques et civiques mais aussi sociaux car le futur de notre génération est très sombre« , selon Jaume Maeso, 24 ans.

Les organisateurs de cette action réclament par communiqué l’amnistie pour tous les prisonniers, la fin de la « répression » policière, un « futur digne » pour leur génération et un référendum d’autodétermination.

Cette mobilisation coïncide avec une grève à durée indéterminée déclenchée mardi par les syndicats étudiants indépendantistes, causant des heurts entre étudiants. Les sept universités publiques catalanes ont aussi critiqué mercredi la condamnation de la Cour suprême dans un manifeste dénonçant la « répression et l’érosion des libertés et des droits » et réclamant « la libération immédiate des personnes injustement condamnées« .

ARDiallo