Catalogne: La justice espagnole s’acharne contre les indépendantistes, une « aberration ».
La Cour suprême espagnole a condamné ce lundi 14 octobre neuf des douze catalans jugés pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017 à des peines allant de 9 à 13 ans de prison pour sédition et détournement de fonds publics.
Ces peines sont nettement inférieures à celles réclamées par le parquet qui avait requis jusqu’à 25 ans de prison dans le cas de l’ancien vice-président régional Oriol Junqueras. Trois autres ont été condamnés à des amendes.
Cette sentence risque de relancer la tension dans cette région que le séparatisme maintient en ébullition depuis près de dix ans. L’arrêt de la Cour suprême replace effectivement la question catalane au centre du débat politique à moins d’un mois des élections législatives du 10 novembre.
Dans un tweet, le leader des indépendantistes Carles Puigdemont a dénoncé une “aberration” après la condamnation de ses proches.
“100 ans de prison en tout. Une aberration. Maintenant plus que jamais, à vos côtés et à ceux de vos familles. Il est temps de réagir comme jamais auparavant. Pour l’avenir de nos fils et de nos filles. Pour la démocratie. Pour l’Europe. Pour la Catalogne”, a écrit sur Twitter l’indépendantiste, qui vit en Belgique après la tentative ratée de sécession en 2017.
L’ancien vice-président régional catalan Oriol Junqueras a écopé de 13 ans de prison, la plus lourde peine des douze indépendantistes jugés de février à juin par la haute instance judiciaire du pays, pour sédition et détournements de fonds publics. Les juges ont donc écarté les accusations de rébellion émises par le parquet qui avait requis jusqu’à 25 ans de prison à l’encontre de Junqueras, numéro un du parti Gauche républicaine de Catalogne (ERC), qui était le principal accusé en l’absence de l’ex-président catalan Carles Puigdemont, qui a donc fui en Belgique.
Référendum et violences policières
Huit autres indépendantistes ont été condamnés à des peines allant de 9 à 12 ans de prison pour sédition, et certains également pour détournements de fonds publics. Figurent parmi eux l’ancienne présidente du parlement catalan Carme Forcadell, les dirigeants des puissantes associations indépendantistes ANC et Omnium Cultural, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart et cinq anciens “ministres” régionaux. Ces neuf indépendantistes étaient en détention provisoire, pour certains depuis deux ans.
Trois autres anciens membres du gouvernement catalan, qui étaient en liberté conditionnelle, ont eux été condamnés à des amendes pour désobéissance.
Ibou Camara