Contribution: Macky Sall avec les Casamançais, tel Papa Noël avec les écoliers
Ce 21 janvier 2019, a eu lieu un événement jamais connu dans le monde, même pas à travers un rêve. Macky-président, obnubilé par un second mandat et faute de bilan élogieux, va jusqu’à prendre en location l’inauguration du pont de Farafenni en terre gambienne. Le prix exact du loyer, il est le seul à pouvoir nous le dire. Nous en savons, néanmoins, un peu sur une partie donnée en avance. Des billets d’entrée du concert de Coumba Gawlo Seck à Ziguinchor ont été distribués, par les politicards locaux, en contrepartie de la présence obligée des bénéficiaires à cette inauguration.
Ça se comprend et nous l’avions écrit dans notre contribution « À L’HEURE DU BILAN, LE POUVOIR NOUS SERT DES INFOX ». Que Macky Sall échoue partout et dans tous les domaines, cela est caractéristique de son incompétence. Qu’il ne respecte aucun Sénégalais et même pas sa propre personne, cela relève peut-être de sa nature. Mais qu’il va jusqu’à louer une inauguration en terre étrangère, louant au passage de nombreux Casamançais qui étaient de la partie, c’est une façon condescendante de traiter ce peuple qui n’est pas à plaindre car complice.
Comment peut-on présenter cet ouvrage hors de nos frontières comme une réalisation à l’actif de son bilan ? Même si le Sénégal a contribué à hauteur de 0,00 …% pour son édification. Les plus irrationnels vont jusqu’à dire que c’est la matérialisation de l’ambition présidentielle pour désenclaver la Casamance. On fait semblant d’oublier que de nombreux ponts en piteux états attendent d’y être reconstruits : Emile Badiane, Diouloulou, Affiniam et j’en passe. Sans parler du pont de Marsassoum qui est encore à l’étape de première pierre. Pendant que l’on parle de désenclavement, nous avons encore de nombreux barrages nocturnes qui réduisent les populations à se cloitrer toute la nuit, même en cas d’urgence.
C’est encore du « MACKYMENSONGE : décalage entre la réalité et le discours politicien », qui nous est servi sur cette question. Car les travaux ont démarré juste après leurs lancements le 20 février 2015. Logiquement, le rôle joué par le Sénégal pour le départ de Yahya Jammeh, qui était enclin à retarder ce projet, n’est en rien lié à la conduite à terme des travaux de cette infrastructure. Il nous revient aussi que le pont ne deviendra fonctionnel que des mois après cette inauguration et que les gros porteurs n’emprunteront pas cet ouvrage. D’où notre questionnement sur son utilité tant chantée.
Ce que l’on feint d’oublier aussi, c’est que rien ne garantit la durabilité de nos bonnes relations avec la Gambie. Cette solution est naturellement temporaire et tributaire de nos relations avec ce voisin libre de définir ses priorités allant même jusqu’à la fermeture de ses frontières ou la restriction de la circulation de l’intérieur. On la compare même à une drogue injectée à un miséreux qui oublie ses difficultés le temps que dure la dose.
Malheureusement, il y a encore une partie non négligeable de Casamançais qui ne comprennent pas encore que Macky Sall continue de leur vendre du rêve. Et de temps à autre, il leur sert des jouets et des sucreries comme le ferait papa Noël dans un jardin d’enfants, distribuant aux écoliers des cadeaux payés par leurs propres parents mais qui donne l’impression d’être leur bienfaiteur. Un jour viendra où ceux-là comprendront que la continuité territoriale est une question de souveraineté nationale qui ne doit nullement être sous-traitée à la Gambie. Et que ce n’est donc pas pour demain que « La Casamance retrouve le Sénégal ».
Soumaïla MANGA, président Debout Pour La patrie-DLP
Membre Mouvement JUSCA et Ziguinchor JOGNA