Niger / Mali : Le sentiment anti-français prend de l’ampleur
Le vol d’or par des soldats français, la livraison de motos par l’armée française à des djihadistes, le bombardement d’une base de l’armée nigérienne par l’armée française, la fake news sur la collision de deux hélicoptères français, tels sont les arguments fournis par les populations.
Vendredi 13 décembre, les étudiants de l’université de Zinder ont déchiré en plusieurs morceaux un drapeau français et demandent le départ des français au Niger.
À Diffa (sud du Niger), le collectif des organisations de la société civile et le réseau des femmes et filles pour la paix et la sécurité se sont réuni dimanche 15 décembre et considérant la présence trouble des forces françaises au Niger, a exigé le départ sans délai des forces françaises du Niger et a rejeté l’idée d’une nouvelle coalition des forces étrangères au Sahel sous prétexte de lutte contre le terrorisme.
Au Mali, le chanteur Salif Keita a diffusé une vidéo de 4 minutes sur les réseaux sociaux avec près d’un million de vues, où il apostrophe le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et où il déclare, entre autres, « que si tu as peur de dire la vérité à la France, […] quitte le pouvoir, celui qui n’a pas peur le prendra, tu passes ton temps à te soumettre à ce petit Emmanuel Macron, c’est un gamin. […] Tu n’es pas au courant que c’est la France qui finance nos ennemis contre nos enfants ? »
Le gouvernement français ne cache plus son agacement. « La Francerepensera son positionnement militaire au Sahel si les pays de la région ne lèvent pas certains malentendus concernant notamment la montée d’un ressentiment anti-français », a ainsi récemment affirmé Jean-Yves Le Drian.
Saliou Cissé