Le mouvement rebelle yéménite des Houthis a annoncé samedi la capture de « milliers » de militaires saoudiens, dont des officiers, et la saisie de « centaines » de blindés lors d’une attaque d’envergure à la frontière avec la province saoudienne de Najran.

Un porte-parole militaire des Houthis a déclaré sur la chaîne de télévision de la rébellion chiite, Al Masirah, que « trois brigades ennemies » étaient tombées lors de cette opération lancée il y a 72 heures avec l’appui de drones et batteries antiaériennes, notamment.

Des milliers de soldats de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen ont été capturés, parmi lesquels « de nombreux officiers et soldats de l’armée saoudienne », a-t-il dit.

L’attaque présumée n’avait pas été confirmée dans l’immédiat par les autorités saoudiennes.

Si les affirmations des rebelles yéménites sont confirmées, il s’agit de la défaite la plus catastrophique pour l’armée saoudienne depuis le début de son intervention dans la guerre civile qui dure depuis quatre ans au Yémen, à la tête d’une coalition contre l’insurrection des Houthis.

Les dirigeants saoudiens se sentent découragés par le refus de l’administration Trump de s’attaquer militairement à l’Iran.

Lors des pourparlers de la semaine dernière à Jeddah, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a tenté de persuader le roi Salman et le prince héritier Muhammad (MbS) de se joindre aux États-Unis dans un processus de négociation accélérée avec les dirigeants houthis pour mettre fin à la guerre au Yémen. Le prince l’a repoussée et s’est avéré si furieux qu’il a ordonné la reprise des opérations aériennes saoudiennes au-dessus du Yémen.

Pierre Coly