Le président déclaré élu de la Guinée-Bissau par une commission mais contesté par le parti majoritaire, Umaro Sissoko Embalo, est présent au 33ème sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba.

Il est arrivé samedi 8 février 2020, dans la capitale éthiopienne où il a été accueilli par son « homologue », la présidente Sahle-Work Zewde, avec « tous les honneurs » comme on peut le lire sur sa Page Facebook en français s’il vous plaît. Tout le protocole entourant l’accueil d’un chef d’État en exercice a été déployé.

Pourtant, l’Union africaine avait annulé l’invitation du 24 janvier qui lui avait été adressée en sa qualité de président déclaré élu par la Commission électorale nationale (CNE). Une annulation motivée par le contentieux électoral en cours à Bissau qui oppose le camp d’Embalo à celui de son adversaire du parti au pouvoir, le PAIGC, Domingo Simoēs Preiras.

Mais, Embalo soutenu par le Sénégal n’en a cure. Il est à Addis-Ababa, alors que le président sortant, José Mário Vaz est resté à Bissau. Un coup politique bien planifié !

Umaro Sissoko Embalo a été déclaré que par la CNE vainqueur de l’élection présidentielle du 29 décembre dernier avec 53,55% des chiffrages exprimés, contre 46,45% pour son adversaire.

Des résultats contestés par le PAIGC, poussant la CEDEAO à demander à la CNE une vérification des procès-verbaux du second tour de la présidentielle.

Mais, la Cour Suprême du pays, instance supérieur de la justice n’a toujours pas validé le scrutin.

Embalo force son intronisation en a annonçant avec fracas qu’il prendra ses fonctions de chef d’État de la Guinée-Bissau le 27 février prochain de gré ou de force.

En marge du sommet de l’Union africaine la CEDEAO, s’était réunie en sommet extraordinaire de chefs d’État et de gouvernement à Addis-Abeba, le 9 février, pour donner à la Cour suprême de Guinée-Bissau un délai jusqu’au 15 février afin de régler le contentieux.

Balanta Mané