Ethiopie / Tigré : chaque camp revendique la victoire
Le gouvernement éthiopien et les autorités régionales du Tigré ont revendiqué mercredi, chacun de leur côté, d’importantes victoires militaires dans le conflit qui les oppose depuis deux semaines
La réalité de la situation sur le terrain est difficile à évaluer en raison d’un blackout sur les communications dans la région et des restrictions imposées aux déplacements des journalistes.
Mardi soir, le gouvernement éthiopien affirmait contrôler plusieurs villes de l’Est du Tigré, notamment Mehoni, située à 125 km au sud de la capitale régionale Mekele, vers laquelle son armée était « en train d’avancer ». Addis Abeba a accusé le TPLF d’avoir détruit quatre ponts qui mènent à Mekele.
De leur côté, les forces tigréennes ont également revendiqué des victoires militaires, sans donner de précisions géographiques. « Nous infligeons de lourdes défaites sur tous les fronts à la force qui est venue nous attaquer », a dit le président du Tigré Debretsion Gebremichael dans un communiqué.
Selon des sources diplomatiques, il est loin d’être évident que les forces fédérales parviennent à défaire rapidement le TPLF, qui possède d’importants équipements militaires et compterait quelque 250.000 soldats (force paramilitaire et milice) bien entraînés à ces terrains montagneux. Les effectifs de l’armée éthiopienne sont estimés à 150.000 hommes, mais ce chiffre n’inclut pas les forces spéciales et les milices.
L’Onu s’est alarmée mardi de la « crise humanitaire à grande échelle » qui se développe à la frontière entre l’Éthiopie et le Soudan voisin, traversée chaque jour selon elle par 4.000 personnes. La communauté internationale s’inquiète également des conséquences sur la stabilité de la Corne de l’Afrique de ce conflit qui menace de s’étendre à travers et au-delà de l’Éthiopie.
ARDiallo