Mali: Ibrahim Boubacar Keïta démissionne et les militaires prennent le pouvoir
Président du Mali depuis 2013, Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé sa démission, dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 août, dans une allocution télévisée. Une décision prise sous la contrainte, après son arrestation mardi par des militaires, qui ont pris le pouvoir dans un coup d’Etat :
« Je voudrais (…) vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment« , a-t-il déclaré. Le chef de l’Etat, surnommé IBK, était visé depuis plusieurs mois par un mouvement de contestation populaire.
Les militaires promettent une transition civile. Mercredi matin, dans une autre allocution télévisée, le porte-parole des mutins, le Colonel Major Ismael Wagué, entouré du Colonel Malick Diaw, du Colonel Sadio Camara et du Général Cheick Fanta Mady Dembélé, a appelé à ce que cette transition conduise à des élections dans un « délai raisonnable« , et annoncé la création d’un Comité national pour le salut du peuple.
La communauté internationale condamne. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à la « libération immédiate et sans conditions » du président malien, et son Conseil de sécurité se réunira en urgence mercredi, à la demande du Niger et de la France. Emmanuel Macron a exprimé son soutien à la médiation tentée par les pays voisins. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a dénoncé ce qu’elle qualifie de « putsch« , et a fermé les frontières de ses autres Etats membres avec le Mali.
Pour la France, le coup d’État militaire au Mali suscite la peur du vide politique et d’une tourmente sécuritaire accrue, dans un pays sans intégrité territoriale, au pouvoir central trop frêle. Dans un communiqué publié mardi 18 août, le ministère des affaires étrangères a exprimé son « inquiétude » devant la « mutinerie » engagée, condamnant « avec la plus grande fermeté cet événement grave « .
ARDiallo