Sahara Occidental: Tension à la frontière sud
La tension monte le long de la zone frontalière d’El Guerguerat, à l’extrême sud-ouest du Sahara occidental, à l’extérieur du « mur de défense », ou « de la honte », érigé par le Maroc entre les territoires occupés, ceux libérés par la République Arabe sahraoui démocratique (Rasd) et la frontière avec la Mauritanie.
Brahim Ghali président de la République arabe sahraouie démocratique hausse le ton: « Toute attaque contre un citoyen sahraoui équivaudrait à une déclaration de guerre ».
En effet, depuis lundi dernier, de nombreux militants sahraouis ont protesté pacifiquement contre la fermeture du seul passage terrestre utilisé par le Maroc « pour commercer illégalement avec l’Afrique et piller les richesses du Sahara occidental (phosphates et produits de la pêche, ndlr) ». Un accès qui est devenu d’une importance fondamentale dans cette période, compte tenu également de la fermeture des frontières aériennes du Maroc et de la diminution du trafic maritime due à la pandémie de Covid-19.
Rabat a envoyé des dizaines de véhicules militaires et de soldats menaçant de «recourir à la violence si le blocus n’est pas levé» et accuse le Front Polisario – représentant légitime du peuple sahraoui – de «porter atteinte à la paix dans la région et violer l’accord de cessez-le-feu entre les parties au conflit ».
Le Polisario, au contraire, accuse le Maroc de créer un « faux alarmisme » pour détourner l’attention internationale après la demande de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, d’envoyer une mission de vérification du respect des droits en territoires occupés – rejetés par Rabat – et à la veille du renouvellement de la mission Minurso qui a sanctionné, en 1991, le cessez-le-feu, sur le principe «d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental», auquel le Maroc s’est toujours opposé.
Samsidine Badji (SAM)