Objet : Janvier 2018 à janvier 2021 : cycle d’escalade sur fonds d´enjeux sur les ressources naturelles de la Casamance.

En raison du pillage des ressources forestières de la Casamance, le foret de Boffa Bayotte fut en janvier 2018 le théâtre du massacre de plus 13 exploitants forestiers. Une tuerie dont le procès tarde á se tenir selon les règles de droit. De là, vit le jour le premier cycle de l´escalade militaire entre Attika et les Jambar.

Ces derniers prétendant que le massacre fut le fait de la branche armée du MFDC. La suite politique est connue : arrestation des Omar Ampoi Bodian, militant du MFDC et René Capain Bassène simple citoyen, journaliste lanceur d´alerte casamançais sur la gestion du conflit, ainsi que plus de 20 habitants des villages sinistrés. Un lanceur d´alerte dont les écrits perturbaient les manœuvres du gouvernement sénégalais et ses gestionnaires du dossiers casamançais, á savoir le GRPC et l’Amiral Sarr.

Janvier 2021, comme si les mêmes causes produisaient les mêmes effets. Il y a une semaine, des pilleurs forestiers criminels économiques, s’accaparant des ressources de la Casamance au détriment du peuple, ont été arrêtés puis avertis par Attika. Outre leur couverture d’exploitants forestiers, nos éléments ont découvert qu´ils étaient des éclaireurs, donc des espions pour le compte de l´armée d´occupation sénégalaise. Du matériel de communication sophistiqué a été trouvé sur eux.

Il s´en est suivi, comme en janvier 2020, une escalade militaire. Un pilonnage á l’aveuglette de l´armée sénégalaise contre des supposées positions de Attika a lieu au moment où nous rédigeons ce communiqué, avec son cortège de déplacés internes. La zone touchée est la moyenne Casamance.

Alors que la presse sénégalaise, bras symbolique et idéologique de l´armée, relaie l’information fabriquée par la DIRPA, selon laquelle la protection des populations revenant de plusieurs décennies d´exil á cause de la guerre, motiverait ce pilonnage. Que c’est faux !! Le MFDC a toujours estimé que le déminage ainsi que le retour des réfugiés doivent être inscrits dans le cadre d’un processus des négociations politiques de paix.

La vérité, c’est que l´armée d´occupation a besoin de contrôler les forêts casamançaises pour non seulement les piller, mais aussi pour parachever la stratégie de prise en étau au Sud comme au Nord des forces de résistance de la Casamance en lutte : le récent accord militaire entre le Président Bissau Guinéen, Sissoko Embaló et Macky Sall, le renouvellement du mandat de la CEDEAO en Gambie sous prétexte de protection de la démocratie, alors même qu’ aucun opposant, y compris Yahya Jammeh ne menace la stabilité de la Gambie. Ces deux faits en témoignent éloquemment.

Au contraire, le régime d’Adama Barrow entreprend une purge systématique contre l’ethnie Joola et se laisse guider par Macky Sall dont le souci stratégique, est de se montrer sécuritairement utile en brandissant l’épouvantail MFDC. Or celui-ci, par un de ses généraux Salif Sadio vient de rappeler que les problèmes politiques internes de la Gambie ne nous regardaient guère.

A tous les acteurs politiques de Assaninga ou Diakaye au GRPC, en passant par leurs parrains que sont les officiers Amiral Sarr, Colonel Kane, l’ONG Humanitarian Dialogue, nous disons que la question de la Casamance ne mérite pas leurs basses manœuvres et que la résistance multiséculaire ne peut jamais être noyée dans les caniveaux engluantes et puantes.

Dans la résistance de notre peuple, la sauvegarde des ressources naturelles que nos ancêtres et la nature nous ont léguées, occupe une place primordiale.

Vive la résistance du peuple de la Casamance !
Vive la paix dans la justice et dans la vérité !

Le Cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC.
Fait en Europe le 26 janvier 2021