Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté hier lundi 06 décembre 2021 dans la matinée devant la prison de Ziguinchor où 26 détenus politiques casamançais croupissent depuis quatre années sans jugement. Ils ont été arrêtés manu militari en janvier 2018 dans l’affaire Boffa Bayotte.

Les manifestants et les membres des familles de prisonniers ont protesté dans l’indignation pour réclamer la libération immédiate des détenus.

Pour le journaliste investigateur Babacar Touré de l’organe d’investigation « Kéwoulo » qui s’exprimait devant la presse : « La gendarmerie n’a jamais osé aller sur le théâtre des opérations où on a tué les gens ».

« C’est faux de dire que les détenus sont des tueurs. (…) Il n’y a pas de preuves matérielles » a-t-il poursuivi.

« Libérer nos frères c’est mieux ! » conclut le journaliste d’investigation qui a porté à la connaissance du public l’attitude de certains militaires sénégalais qui abusent les femmes de prisonniers.

Pendant toutes ces quatre années de nombreux observateurs ont dénoncé la détention illégale de ces jeunes personnes.

« J’ai toujours déploré des investigations truquées avec une procédure secrète contrôlée par les militaires-gendarmes qui n’est rien d’autre que politiquement motivée. Leur détention en prison ferme ainsi la porte du dialogue avec les populations de Casamance » a souligné un responsable des droits de l’homme.

« En Casamance il y a un mépris de l’État de droit. Ces emprisonnements relèvent de la vengeance et d’une démonstration du pouvoir de Macky Sall » nous confie un professeur de l’université Assane Seck de Ziguinchor.

« Je suis très inquiète. En Casamance, le gouvernement sénégalais cherche à asphyxier les libertés et les prisonniers détenus illégalement doivent être relâchés » dira la sœur d’un des détenus.

Samsidine Badji (SAM)