Communiqué de presse de la diaspora Casamançaise (Intégralité)

Comme en février dernier après la reprise des hostilités militaires en Casamance nous, de la Diaspora Casamançaise des Amériques et d’Europe, condamnons encore de plus énergiquement la poursuite de l’activité militaire en Casamance.

Nous déplorons que notre appel comme celui de beaucoup d’autres à un dialogue sincère et inclusif entre les belligérants n’ait pas été entendu en février et nous nous demandons des motivations réelles pour continuer la voie de la violence d’autant plus qu’en février on nous annonçait l’éradication totale des bases du MFDC dans le sud. C’était d’abord le sud-est et maintenant le sud-ouest d’être soumis à d’intensifs bombardements par l’armée sénégalaise durant cette cruciale période de ramassage des noix d’anacarde et de travaux champêtres.

La Diaspora Casamançaise est très préoccupée par cette option militaire en cette période précise car les bombardements forcent les paysans à abandonner leurs récoltes et leurs champs ; ce qui inéluctablement aboutirait à la famine dans les mois qui suivent.

Qu’est ce qui justifie ce retour à la violence après une accalmie magnifiée et applaudie par les populations et plusieurs acteurs de la paix en Casamance ?

L’État sénégalais sait que l’option militaire ne cause que des morts inutiles, et de facto exacerbe les angoisses et rancunes des populations casamançaises sans apporter une solution viable au contentieux.

Nous restons cependant convaincus que seule la voie diplomatique peut apporter une résolution définitive à ce conflit qui n’a que trop duré avec son lot de victimes le plus souvent innocentes.

Conscients de cela, nous réitérons notre appel aux autorités du Sénégal de privilégier le dialogue plutôt que l’escalade militaire. Nous interpellons les dirigeants des pays frères de la Gambie, de la Guinée-Bissau et la République de Guinée (Conakry) de travailler au côté de la population casamançaise pour une résolution pacifique de ce conflit.

Les armes doivent se taire en Casamance pour qu’un dialogue et des négociations sincères et inclusives soient entamés dans les meilleurs délais dans l’intérêt des populations. Nous répétons encore une fois que : la guerre n’a jamais réglé un conflit mais elle cause la mort et la haine qui, à leurs tours, constituent les essences mêmes des conflits.

Enfin, la Diaspora Casamançaise ne pourrait clore ce communiqué sans interpeller la communauté internationale une nouvelle fois afin qu’elle ne soit pas indifférente aux souffrances de plus de 40 ans de la population casamançaise.

La Diaspora Casamançaise, le 12 juin 2021