S’il est vrai que le peuple casamançais, malgré le peu de moyens dont il disposait en 1960 et 1982, a pu réaliser depuis le 18 Décembre 1983, de grandes victoires politiques, diplomatiques et militaires, il est tout aussi indiscutable, preuves à l’appui, qu’après l’accumulation de 38 années d’expérience dans tous les domaines, et animé par cette résurrection de la guerre qui lui est imposée par le Sénégal, la libération nationale  de la Casamance, est déjà à quelques pas du bout du tunnel.

Celui qui étudie l’histoire du peuple casamançais à travers les siècles passés, ne sera point surpris de constater, qu’à chaque fois que ce peuple est l’objet d’une menace extérieure, portugaise, française, sénégalaise, très rapidement, il s’unit autour de ses représentants légitimes de la résistance, pour repousser toute agression ou tentative d’annexion et ce, quel que soit le degré de clivage ou de frictions internes.

Après près de quatre décennies d’attente infructueuse d’une solution politique du conflit, et devant la passivité coupable de l’ONU, de l’Union Africaine ou de la Cédéao, conjuguée à l’excès de zèle du Sénégal par son armée, dans son attitude belliciste et provocatrice, les Casamançais où qu’ils se trouvent, en territoires libérés ou occupés, aux campements des réfugiés, dans les pays voisins ou en Europe, en Asie ou en Amérique se sont levés tous, comme par un coup de sifflet, dans un grand sursaut national, pour marquer de leur empreinte le refus à la soumission au diktat de l’étranger qui s’intéresse qu’au pillage de ses terres et de ses ressources.

Ce ne sont pas des obus de militaires sénégalais tirés à des dizaines de kilomètres vers des supposés cantonnements des combattants casamançais de la libération du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance qui arrêteront la marche de la Casamance vers l’indépendance totale et définitive.

Emile Tendeng