Inhumain et dégradant. Ce sont ces mots qui viennent à l’esprit des familles des prisonniers politiques casamançais détenus plus de trois ans et six mois sans jugement.

Après l’arrêt de dix jours de grève de la faim des 26 détenus politiques, en lieu et place d’un jugement réclamé par ces derniers, la justice sénégalaise a interdit toute visite et toute communication téléphonique avec les parents de prisonniers politiques.

Madame Sangaré, habitante de Ziguinchor, parente proche d’un détenu, réagit après une brève manifestation devant la maison d’arrêt : « nos enfants et nos maris sont détenus à l’isolement de façon prolongée et soumis à d’épouvantables conditions de détention. Les détenus placés à l’isolement sont soumis à des passages à tabac, à des humiliations, à une restriction de leurs déplacements et ils ne reçoivent pas une nourriture suffisante plusieurs années de suite. Aujourd’hui, à une semaine de la Tabaski, ils ne peuvent plus communiquer au téléphone ou recevoir nos visites. Vous savez, le maintien en détention et à l’isolement de façon prolongée, est utilisé pour obliger les prisonniers à faire des aveux et pour les sanctionner, s’ils protestent contre les mauvais traitements infligés par les autorités de la prison. Le gouvernement sénégalais de Macky Sall impose partout la violence physique, morale et armée  surtout en Casamance. C’est tout ce qu’il sait faire, » se désole-t-elle.

Samsidine Badji (SAM)