Casamance: les prisonniers politiques casamançais suspendent leur grève de la faim
Les prisonniers politiques casamançais ont cessé hier mardi leur grève de la faim entamée le 30 juin 2021.
Après de longues négociations avec les autorités civiles et religieuses de Casamance, les avocats, les familles des détenus, la diaspora casamançaise et des diplomates étrangers, un accord a été trouvé et la grève de la faim des 26 détenus est suspendue.
C’est une étape importante vers le plein respect des droits des prisonniers politiques en conformité avec le droit international. C’est aussi une indication de ce qu’est vraiment l’occupation sénégalaise qui n’a laissé d’autre option aux prisonniers casamançais que de se laisser mourir de faim afin d’obtenir les droits élémentaires que leur garantit le droit international.
La grève de la faim a duré exactement une semaine, ce qui en fait l’une des grèves collectives les plus longues et les plus massives dans l’histoire du mouvement des prisonniers casamançais.
Elle avait pour objectif de mettre fin aux violations par le Sénégal des droits des prisonniers. Les revendications comportaient le respect du droit de visite des familles, la fin de la torture et des mauvais traitements pendant l’arrestation, le transport et la détention, la fin de la politique de mise à l’isolement, parfois pour des années, ainsi que la fin de la détention administrative sans accusation pour des périodes de temps indéfinies.
Le gouvernement sénégalais a tenté de briser la grève par la force, y compris par l’incitation contre les prisonniers, par des mesures punitives, entre autres l’isolement, et par des menaces d’alimentation forcée, considérée comme une forme de torture.
La résilience et la détermination épiques des grévistes de la faim et leur refus de mettre fin à la grève dès les premiers jours en dépit des pressions et des conditions très dures auxquelles ils étaient soumis, a permis que leur volonté triomphe sur la volonté de leur geôlier.
Samsidine Badji (SAM)