Casamance: les prisonniers politiques entament une grève de la faim
Après trois ans et six mois de détention arbitraire sans jugement, vingt-six (26) détenus politiques casamançais entament ce mercredi 30 juin une grève de la faim à la prison de Ziguinchor.
Arrêtés par infraction dans leur domicile, après la tragique tuerie dans la forêt de Bayotte le 6 janvier 2018 commanditée par les trafiquants étrangers du bois précieux de Casamance, Omar Ampoi Bodian, le Chargé de mission du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), le journaliste chercheur et spécialiste en investigation René Capain Bassène et les codétenus pour la majorité des jeunes du village de Toubacouta, dénoncent les mauvaises conditions de détention, la lenteur manifeste de l’instruction du dossier, et exigent la tenue d’un procès juste et équitable.
Les familles des prisonniers politiques et les populations de Casamance soutiennent la décision des détenus mais restent inquiètes de l’attitude des autorités sénégalaises.
« Vous savez ! Ces gens ont laissé mourir en prison plusieurs détenus casamançais dont le chef de village de Toubacouta, un vieux âgé de 82 ans. Pourquoi ils ne seront pas capables de laisser mourir nos frères prisonniers grévistes de la faim ? » s’interroge Boubacar Kandji, un des responsables de la jeunesse de Ziguinchor.
« N’ayons pas la mémoire courte. Au Cap-Skirring, Ils ont tué par balle des manifestants qui réclament de l’eau pour boire. A Diaobé et à Bignona, ils ont tiré pour tuer des jeunes manifestants, ils bombardent les villages et laissent mourir nos malades sans soins dans nos hôpitaux. Alors oui, la situation est très inquiétante » a-t-il conclu.
Le 18 juin, Me Clédor Ciré Ly, avocat de 26 détenus politiques s’est vu refuser pour la troisième fois la demande de liberté provisoire de ses clients.
Samsidine Badji (SAM)
A lire : Casamance / Enquête: Trois ans après la tuerie de Boffa-Bayotte
Carlos
Si le dossier est bouclé alors les juger ou les libérer. Mais c’est la justice sénégalaise banabana
Koumpo Boudodi
Libérez les prisonniers politiques, trois ans et demi c’est trop. Leur seul tort est de ne pas être membre de l’APR de Sall Macky