Casamance : Message de l’Abbé Augustin Diamacoune Senghor du 20 décembre 1993
Frères et Sœurs de la Casamance,
Dans ma déclaration du 8 avril 1993, j’avais dit : « L’heure est venue de cueillir le fruits de nos sacrifices pour assurer à la Casamance des lendemains de prospérité et de bonheur, dans la dignité et la justice retrouvées. Je demande également que l’ancienne puissance colonialiste, en l’occurrence la France, assure l’arbitrage que nous attendons d’elle, dans le droit et la justice. »
Trois mois plus tard, le 8 juillet 1993, survint la signature du second cessez-le-feu dont l’article 3 stipule :
« La signature du cessez-le-feu sera, dans les meilleurs délais, suivie, en Casamance même, de l’arbitrage du Gouvernement français qui livrera son témoignage en présence des deux parties. Après cela, les deux parties s’engagent à ouvrir des négociations dans les brefs délais. »
Frères et Sœurs de Casamance, comme demandé, la France livrera demain matin son témoignage par une simple remise de documents, ici, à Ziguinchor même.
C’est pourquoi, en vertu de mon mandat de Secrétaire Général du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance, obtenu au Cap Skirring, en Casamance, le 15 juin 1991, renouvelé à Cacheu, en Guinée-Bissau, le 15 avril 1992, par les ailes Civile et Combattante du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance, réunies en concertation interne, je recevrai de la France les documents de son témoignage demain.
Encore une fois, il ne s’agit nullement pas de négociations avec qui que ce soit, mais d’une simple remise de documents aux deux parties concernées par le problème de la Casamance.
A nous, Frères et Sœurs de Casamance, de prendre le temps, les précautions et les moyens nécessaires pour savoir qui a raison.
Dieu fasse que, dans les semaines à venir, la Casamance savoure le triomphe de la lutte héroïque qu’elle mène depuis trois cent quarante-huit ans pour conserver ou recouvrer son Indépendance Nationale.
Que le Seigneur Tout-Puissant, Clément et Miséricordieux, nous bénisse, nous protège et sauve la Casamance en lui accordant son Indépendance Nationale.
Amen !
Ziguinchor, le 20 décembre 1993
Nota Beni : Le Sénégal n’a pas autorisé la diffusion de l’enregistrement de ce message sur les antennes de sa Radio diffusion nationale.
Kondiarama
Casamance Essoukome
Le père de la nation Casamançaise, une fierté pour nous et un modèle à suivre