Il n’y a pas d’accalmie en vue dans la guerre en Casamance qui oppose l’armée du Sénégal et les indépendantistes du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) depuis 1982.

Le conflit en Casamance a déjà fait des dizaines de milliers de morts dont des enfants et plusieurs milliers de blessés, des centaines de villages incendiés et abandonnés par les habitants, des déplacés et plus de 60.000 réfugiés en Gambie et en Guinée Bissau.

Ce lundi, après plus d’une semaine d’intenses bombardements de villages et de positions d’Atika, branche armé des indépendantistes casamançais, le conflit s’est étendu dans plusieurs autres zones qui étaient calmes.

Des rescapés de l’horreur, racontent que les combattants se sont dispersés par groupes dans différentes contrées à la traque des militaires sénégalais qui stationnent ou qui se cachent parfois dans les villages.
« Nous avons peur, la guerre est partout, on ne sait pas d’où vient le danger c’est pourquoi nous quittons et laissons tous nos biens derrière nous », raconte une enseignante de l’école primaire de Nyassia.

L’armée sénégalaise affirme vouloir sécuriser le nord et le sud de la Casamance et y « chasser les bandits » en tirant des roquettes vers des positions fixes du MFDC. Mais de l’avis d’un ancien général de l’armée sénégalaise: « Cette méthode est inappropriée. Les maquisards se disperseront en petits groupes difficilement contrôlables dans l’étendue de la Casamance et ceci compliquera la situation et étendra malheureusement le conflit dans le temps. »

De son côté, un ancien combattant du MFDC, nous donne la leçon : « A force de jeter des pierres sur une ruche d’abeilles, tout le village risque de quitter les lieux. »

Samsidine Badji (SAM)