Casamance: Troisième jour de grève de la faim des 26 prisonniers politiques casamançais
« La situation est grave, et il faut urgemment un geste politique et juridique« . Voilà le message que tente de faire passer les membres du comité de soutien des détenus politiques casamançais grévistes de la faim.
Cela fait trois (3) jours que les 26 prisonniers politiques casamançais ont cessé de se nourrir, et la situation s’aggrave : « Un témoin qui vient de la prison raconte que l’état de santé des détenus en grève de la faim est très précaire et qu’aucun médecin est admis dans l’enceinte de la maison d’arrêt de Ziguinchor pour les examiner » souligne un membre de famille.
« D’ailleurs certains commencent à perdre énormément de poids, jusqu’à 10% de leur masse corporelle, et d’autres souffrent déjà de problème de diabète« , Poursuit-il.
Jusqu’où sont-ils prêts à aller ? Dans leurs discours les détenus politiques ont une vigoureuse détermination à aller jusqu’au bout. Il y a eu une première grève de la faim mais les promesses des autorités sénégalaises étaient restées lettres mortes. Pour le moment, on est dans une situation de blocage tout à fait inattendue par rapport à ce qui s’est produit dans le passé.
Depuis trois ans et six mois les détenus politiques uniquement casamançais croupissent dans les geôles, sans aucune forme de procès du gouvernement sénégalais de Macky Sall, qui ne veut pas de solution ad hoc et s’arc-boute à la nécessité de mesures structurelles.
En Casamance, les familles dénoncent des traitements cruels, inhumains et dégradants, notamment l’immobilisme actuel et le blocage.
La politisation du dossier est d’autant plus audacieuse qu’elle va à l’encontre de l’opinion publique. Elle conduit à geler toute la situation et à ne pas répondre à un drame social.
Pourtant des pistes existent : la libération purement et simplement des prisonniers politiques ou leur jugement sans délai, équitable, dans le respect de la vérité des faits.
Samsidine Badji (SAM)