France : Des ex-généraux français appellent au putsch pour empêcher la « guerre civile »
Plus de 1000 militaires dont 20 généraux à la retraite ont adressé une lettre ouverte au gouvernement français, d’abord publiée sur le site Place d’Armes avant d’être publiée par l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, massivement été relayée sur les réseaux sociaux ce week-end, pour une réponse forte à ce qu’ils décrivent comme le « délitement » de la France.
C’est une sorte d’avertissement Emmanuel Macron, locataire de l’Elysée et à son gouvernement dénoncent ce qu’ils qualifient de « délitement » qui frappe la France, « à travers un certain antiracisme » qui « s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés», en pointant notamment «l’islamisme et les hordes de banlieue» et «des individus infiltrés et encagoulés» dans les manifestations et qui «menacent les forces de l’ordre». Les signataires de l’appel exhortent « ceux qui dirigent » la France à « impérativement trouver le courage nécessaire à l’éradication de ces dangers », les accusant de faire preuve de «faiblesse» dans l’application des lois «qui existent déjà».
«L’heure est grave, la France est en péril, plusieurs dangers mortels la menacent. Nous qui, même à la retraite, restons des soldats de France, ne pouvons, dans les circonstances actuelles, demeurer indifférents au sort de notre beau pays», ont écrit les hauts gradés français dont l’initiative a été perçue quasiment comme un « un putsch ou coup d’Etat» dénoncé par les partis proches du pouvoir et applaudi par le Rassemblement national de Marine Le Pen.
Les officiers auteurs de l’appel mettent en garde contre le «laxisme» qui, s’il «continue à se répandre inexorablement dans la société […] provoquera, au final, une explosion et l’intervention de nos camarades d’active (l’armée, ndlr) dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national».
Le document énumère les formes de menaces «auxquelles la France pourrait avoir à faire face sur le territoire national». En tête, figurent «des désordres graves sur le territoire national sans intervention extérieure, mettant en cause la continuité de l’action gouvernementale, la vie économique de la nation ou la sûreté et la liberté d’action des forces armées». Des sources au fait des règlements de l’armée française avaient souligné que ce dernier cas de figure concerne directement les banlieues et les quartiers dits difficiles où la police est souvent «bannie».
Hélène Conway-Mouret, sénatrice socialiste des Français établis hors de France et rapporteuse défense de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, tient cependant à relativiser. « C’est une tempête dans un verre d’eau » estime la sénatrice. « C’est important de relativiser les choses, dans un monde où chaque petit écart est vu comme un bouleversement. Il n’y a pas de coup d’Etat en préparation » continue-t-elle.
Après cinq jours de silence, Florence Parly, la ministre des Armées, a réagi en décrivant ce qu’elle appelle être comme une « tribune irresponsable », « signée par des militaires à la retraite qui n’ont plus aucune fonction ».
Marine Le Pen candidate à la prochaine présidentielle de 2022, exhorte les militaires à atteindre leur but par la voie démocratique. « Je vous invite à vous joindre à notre action pour prendre part à la bataille qui s’ouvre, qui est une bataille certes politique et pacifique, mais qui est avant tout la bataille de la France. »
Ibou Camara