Tigré / Ethiopie: les indépendantistes du Front de libération du peuple du Tigré contrôlent Mekele la capitale de la province
Lundi 28 juin 2021, les forces indépendantistes du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) »ont pris le contrôle de la ville, je les ai vus moi-même, ils sont entrés« , a déclaré un membre de l’administration régionale intérimaire, mise en place par Addis Abeba après la destitution des autorités du TPLF. Plusieurs sources indépendantes ont confirmé la nouvelle
Leur entrée dans la capitale Mekele a déclenché des scènes de liesse. Des soldats tiraient en l’air en signe de célébration et des habitants sortaient dans la rue en brandissant le drapeau tigréen, de couleur rouge frappé d’une étoile. « La ville est en fête, tout le monde est dehors à danser« , a confirmé le membre de l’administration intérimaire.
Face à l’avancée rebelle, les fonctionnaires de l’administration intérimaire régionale ont quitté la ville durant la journée de lundi, selon le membre de l’administration.
Des témoins ont rapporté que des soldats et des policiers fédéraux fuyaient également Mekele, certains pillant des banques et réquisitionnant des véhicules appartenant à des particuliers d’autres démantelaient les équipements satellite de plusieurs agences de l’ONU.
Alors que les forces du TPLF loyales aux anciennes autorités dissidentes du Tigré sont entrées dans Mekele, les autorités éthiopiennes ont décrété lundi 28 juin, après près de huit mois de combat, un « cessez-le-feu unilatéral et inconditionnel » en ces termes laconiques : « Afin que les agriculteurs puissent cultiver paisiblement, que l’aide humanitaire puisse être distribuée en dehors de toute activité militaire, que les forces résiduelles du TPLF puissent reprendre le chemin de la paix (…), un cessez-le-feu unilatéral et inconditionnel a été décrété à compter d’aujourd’hui, 28 juin, jusqu’à la fin de la saison des cultures« .
Et pourtant, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait proclamé fin novembre dernier sa victoire contre le TPLF, après plusieurs semaines de combats qui ont fait des milliers de morts, deux millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire.
Saliou Cissé