Casamance / Enquête: Quatre ans après la tuerie de Boffa-Bayotte
Le 6 janvier 2018, 14 trafiquants de bois ont été tués dans la forêt de Boffa-Bayotte tout près du village de Toubacouta. Quatre ans après, le Journal du Pays vous livre l’enquête déjà menée sur le terrain.
Quatre années se sont écoulées, après plusieurs déclarations contradictoires de politiciens, acteurs et experts sur le massacre, une stratégie de mise en silence d’Omar Ampoi Bodian, le Chargé de mission du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) et du journaliste chercheur et spécialiste en investigation René Capain Bassène, a été savamment exécutée par le Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC) dirigé par Robert Sagna. Ce dernier déclarait à la face du monde : « Nous utiliserons tous les moyens à notre possession et tous les pouvoirs pour combattre les indépendantistes».
En collaboration avec les autorités sénégalaises, Robert Sagna a envoyé un de ses serviteurs Aliou Djiba chez Maurice Badji, chef de village de Bourofaye Diola. La mission d’Aliou Djiba est de dicter à Maurice Badji tout ce qu’il devrait raconter aux gendarmes enquêteurs déployés pour faire arrêter Omar Ampoi Bodian et René Capain Bassène. Ces derniers les empêcheraient de prendre contact avec les combattants du MFDC au sud de la Casamance.
Entendu le premier sur l’affaire de la tuerie, le chef de village de Boffa-Bayotte est catégorique : «Je ne peux rien dire sur ce sujet parce que je ne sais rien a –t-il déclaré aux gendarmes.»
Pour le chef de village de Bourofaye-Baynouck : « Comme vous, j’ai appris la mauvaise nouvelle par la radio. D’ailleurs notre village n’est pas de la commune de Nyassia. Cependant nous avons entendu des tirs et aussi les corps des victimes ont transité dans mon village avant d’être acheminés à Ziguinchor. C’est tout ce que je sais.»
Quant au chef de village de Toubacouta : « Je ne vis pas à Toubacouta depuis plus de 20 ans. Je ne sais rien de ce qui s’est passé. Il faut s’adresser à Ibou Nafoute Sané mon secrétaire général. »
Le chef de village de Trankil dit ne rien savoir de toute cette tragédie.
C’est donc le nouveau élu de Bourofaye Diola, en l’occurrence Maurice Badji qui déclara : « Il y a eu une réunion le 03 janvier 2018 dans mon village. J’ai convoqué cette séance en accord avec le journaliste René Capain Bassène. »
Le mercredi 10 janvier 2018, quatre jours après le massacre dans la forêt de Boffa, un homme est arrivé à moto dans le village de Toubacouta. Il portait le nom de Landing Diédhiou et s’est présenté comme le conseiller particulier de Robert Sagna. Il demanda alors de rencontrer le président de la jeunesse villageoise, le nommé Abdou Sané et l’infirmier de la localité Nicolas Diatta.
Le message transmis par Landing Diédhiou est troublant : « Je viens de la part de Robert Sagna. Il vous demande d’être très prudent car votre village est ciblé. La gendarmerie interviendra dans 48 heures pour arrêter votre collègue Jean Christophe Diatta. Dites-lui d’être tenace et coopératif. Il ne doit surtout pas fuir du village.»
Quelques heures après le départ de Landing Diédhiou du village, Abdou Diédhiou et Nicolas Diatta ont fidèlement informé Jean Christophe Diatta du message du dit « conseiller de Robert Sagna ».
Qui est donc Jean Christophe Manga ?
Jean Christophe Diatta faisait partie des activistes membres du comité de défense de la forêt de Casamance qui ont été arrêtés deux mois auparavant, jugés et condamnés à un mois d’emprisonnement. Ils se seraient battus contre les trafiquants du bois précieux de Casamance et auraient confisqué le matériel de coupe de bois.
Ce même jour, du 10 janvier, Maurice Badji et Nafoute Sané sont convoqués à la gendarmerie de Boudody en face de la gouvernance de Ziguinchor pour concocter toutes les fausses accusations contre les jeunes de Toubacouta, le journaliste René Capain Bassène et d’Oumar Ampoi Bodian, le chargé de mission du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).
Le 13 janvier 2018, tôt le matin entre 5 à 6 heures, Nafoute Sané a conduit les gendarmes dans le village de Toubacouta.
De maison à maison, Nafoute a montré aux gendarmes les chambres des jeunes qui seront défoncées. 15 jeunes dont Jean Christophe Manga ont été arrêtés manu militari.
Comment donc Robert Sagna était-il informé 48 heures à l’avance, de l’arrestation des jeunes de Toubacouta par la gendarmerie ? Allez savoir !
Au même moment à Ziguinchor, c’est Maurice Badji qui a servi de guide à la gendarmerie pour encercler la maison du journaliste René Capain Bassène et procéder à son arrestation.
Toutes les personnes arrêtées ce jour, ont été torturées et enfermées dans la gendarmerie de Néma toujours à Ziguinchor. Selon les témoignages d’ « insiders », aucun élément ou document compromettant n’a était saisi lors de ces opérations.
Arrêté le 13 janvier 2018 dans la maison familiale à Toubacouta, Jean Christophe Manga a été battu et torturé devant sa femme et ses enfants. « J’ai été moi-même ligotée et jetée par terre par les hommes armés de la gendarmerie » a déclaré Madame Manga. « Ils ont fouillé la maison et jeté tous nos affaires au sol en les piétinants. N’ayant rien trouvé, ils sont partis avec mon mari menottes aux poings presque sans habit et avec des blessures aux deux genoux, le sang coulait sans arrêt » affirme-t-elle.
Jean Christophe Manga a été accusé par Ibou Nafoute Sané de rebelle et combattant du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance, pire il aurait dirigé personnellement les opérations de la tuerie de Boffa-Bayotte. Dans un premier temps il nie toute implication dans cette histoire.
A la gendarmerie de Néma, où il a était séparé des autres jeunes de Toubacouta. Jean Christophe Manga qui a rejoint Maurice Diatta et Ibou Nafoute Sané à la gendarmerie de Boudodi. Une promesse d’argent et de libération aurait été avancée par les enquêteurs. En tout cas, Jean Christophe Manga s’est rétracté et déclare avoir dirigé les opérations de tuerie mais avec les jeunes du quartier de Ibou Nafoute Sané toujours du village de Toubacouta. Ces accusations ont provoqué d’ailleurs la deuxième vague d’arrestation du 23 janvier 2018.
Dans sa dernière déclaration, il a ajouté qu’il a aperçu René Capain Bassène sur les lieux de la tuerie. « Ils lui ont montré une photo de René Capain Bassène, il a répondu qu’il ne le connais pas. Ils l’ont battu et il ne supportait plus les tortures et il a accusé faussement René Capain Bassène. » Nous apprennent nos sources. Cette accusation conforte ainsi le procès-verbal produit par Aliou Djiba un des envoyé de Robert Sagna.
Pourtant à cette date du 06 janvier 2018, René Capain Bassène était avec les jeunes de son quartier pour un match de football. Tous les témoignages s’accordent à ce sujet et une douzaine de jeunes veulent apporter leur témoignage en vain.
Très vite, l’enquête truffée qui était confiée à la brigade de gendarmerie de Ziguinchor a été retirée et confiée à l’équipe du Lieutenant-colonel Issa Diack, le nouveau patron de la Section de recherches de la Gendarmerie nationale basée à Dakar.
Arrivé à Ziguinchor, Issa Diack convoque de suite Maurice Sambou et Ibou Nafoute Sané. Après leurs déclarations, il les maintient en détention.
Entendu par le juge d’instruction en février 2018, Ibou Nafoute Sané aurait rejeté toutes les accusations. Il a expliqué au juge qu’il a été contraint de parler et d’accuser les gens sous l’effet de la torture systématique depuis son arrestation.
Jean Christophe Manga qui était convoqué par le juge en mars 2018, lui aussi rétorque qu’il n’a jamais été rebelle et qu’il n’a jamais dirigé une opération de tuerie. Il affirme qu’il était le 06 janvier 2018 il à la cérémonie religieuse d’un parent décédé. Les villageois confirment. Il déclare qu’il a été battu pour accuser des personnes qui lui sont citées. Selon sa famille, son corps est lézardé par des cicatrices.
« Maurice Badji, le protégé de Robert Sagna, est le seul jusqu’en mai 2019 qui n’a pas eu d’interrogatoire devant le juge d’instruction. Mais tout le village sait que c’est lui qui est la base de l’arrestation des jeunes de Toubacouta » a confié un de ses oncles.
Aliou Djiba, l’envoyé spécial de Robert Sagna à Toubacouta, a fait sensation en avouant aux membres de sa famille qui lui a rendu visite en prison que c’est bien Maurice Badji qui a parlé de réunion et qui a remis aux gendarmes la liste sur laquelle ils se sont basés pour arrêter les gens dont René Capain Bassène.
En ce qui concerne Oumar Ampoi Bodian, le chargé de mission du MFDC, l’information qui est répandue dans le village de Toubacouta, c’est Bourama Toumboul Sané, chef du comité pour la préservation de la forêt, tué par la gendarmerie lors de son arrestation, qui aurait cité son nom. Ce bruit a était orchestré par Robert Sagna nommé « Parrain » (parrain de la mafia ?) dans un livre de Xavier Diatta « Casamance : Les geôles du mensonge. »
Me Clédor Ciré Ly, avocat de 26 casamançais détenus depuis quatre sans jugement, s’est rendu pour la première fois en octobre 2020 à Ziguinchor pour faire face au juge d’instruction.
A la sortie de cette consultation, Me Ly s’est adressé à la presse : « Cette enquête de la gendarmerie est une véritable arnaque Il n’y a pas eu d’enquête. Ils se sont contentés de ramasser des innocents, des membres de mêmes familles, pour enfin les inculper dans une tuerie …. Pour les exigences d’un procès équitable, nous avions demandé au juge d’instruction de procéder à des investigations pouvant établir tous les mensonges qui se trouvaient dans le procès-verbal d’enquête de la gendarmerie. Le juge d’instruction a tout bonnement refusé ».
La mobilisation reste toujours forte en Casamance et à l’étranger pour demander la libération des prisonniers politiques.
ARDiallo
Balla Moussa
C’est extraordinaire de voir comment ces sénégalais complotent chaque jour contre les Casamançais. Complot contre Aline Sitowé Diatta, Victor Diatta, Diamacoune, Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna, Babacar Touré, etc… Le Sénégalais n’aime pas le Casamançais, il l’utilise seulement pour son bien. Vive la Casamance libre et vive la Catalogne libre.
Casamance Essoukome
Robert Sagna est un ennemi de la Casamance, un grand traitre ainsi que tous ses alliés.
Tous les Casamançais savent très bien que c’est un complot monté par le pouvoir corrompu sénégalais qui occupe injustement la Casamance.
Ce qui est sure la vérité triomphera devant le mensonge, et le Dieu de Paix libèrera notre beau pays la Casamance des hommes méchants.
La Purification et la Libération totales de la Casamance arrivent en cette année 2022.
LIBERTE A TOUS NOS FRERES PRISONNIERS
VIVE LA CASAMANCE LIBRE ET INDEPENDANTE
Essamaye Bignona
Liberez nos frères, la Casamance est fatiguée et tôt ou tard comme son palmier la Casamance fleurira. Bonne année de libération et de paix à toute la Casamance.
Ansou Coly
En Casamance on emprisonne les innocents parce qu’ils sont patriotes et casaçais. Mais les militaires sénégalais qui violent les femmes des prisonniers, les trafiquants de bois, de cocaïne, de faux billets et de passeports diplomatiques, les escrocs de terres spoliées sont libres. Absurde.
Seule la lutte pour la libération totale de la Casamance est la seule solution.Vive la Casamance indépendante.
Badibou
140 milliards CFA c’est ce que la Chine a dépensé pour le bois de Tek en Casamance via la Gambie. Ce montant est publié par les services de la douane chinoise. Où sont passés ces milliards ? La Casamance est donc riche mais sa richesse ne sert pas à ses fils. Cette misère nous est imposée par des bandits au nom de Macky Sall. C’est dire combien cet état gouverné par les imposteurs nous tue à petit feu. C’est inacceptable. Macky Sall doit balayer d’abord devant sa propre porte depuis son palais.
Vive la Casamance libre et indépendante
SinkurBadin
Ce qui est sur et certain c est qu un jour ces corrompus jusqu a la moelle finiront de mettre la Casamance dans la poubelle de l histoire apres avoir exploites toutes ses richesses.on vivra actuellement un chaos generalise si rien n est fait. Macky est complice
Gardons nous de tomber dans le piege de la servitude.
Pedro
Des deux choses l’une, soit Macky SALL est le chef de la mafia et contrôle le trafic ou il n’a pas d’autorité et n’est pas écouté par son administration qui fait tout ce qu’il veut en Casamance.
Anonyme
Malick Diarra et son oncle Papa Traoré, des maliens payés par des hautes autorités sénégalaises sont les hommes par qui le malheur de Boffa Bayotte est arrivé. Vérifiez svp cette information.
Fouladou2
Nous avons affaire simplement à des mafiosi de Macky Sall – Faye
S’il vous plaît ne jouons pas ou plus les vierges effarouchées, tout ceci est connu depuis longtemps :
Le Colonel Ndaw dans ses mémoires avait mis en garde et épinglé certains gradés en citant des noms et l’emplacement des scieries en Casamance.
L’écologiste Ali Haïdar, ancien ministre sénégalais avait déjà révélé vidéo de drone à l’appui le trafic de troncs en Gambie et dénoncé avec grand fracas tous les marabouts et dignitaires sénégalais qui pillent les forêts Casamançaises
Les Chinois sont présents pour le zircon et pour le bois et des scieries pillulent à Ziguinchor. Ne me dite surtout pas que Macky Sall n’était pas au courant !!! De qui se moque-t’on ?