Casamance: La Diaspora Casamançaise (CasaDiaspora) des Amériques et en Europe réagit après la libération de 12 détenus après quatre années de prison sans jugement
Communiqué de presse:
Objet : La Libération des Prisonniers de l‘affaire de “Boffa-Bayotte”
Ce serait très naturel d’applaudir les autorités judiciaires après la libération de 12 des 25 prisonniers de l’affaire dite de “Boffa-Bayotte”. Cependant nous, de la diaspora Casamançaise des Amériques et d’Europe ne verserons pas dans cette
euphorie. Nous continuons à réclamer justice pour tous les détenus et les familles des personnes tuées dans cette affaire.
Pour mémoire, rappelons qu’au départ il y avait 26 détenus. Une de ces personnes a perdu sa vie en prison sans aucune justice, nous disons que sa dignité doit être rétablie comme celle des 12 détenus qui viennent d’être élargis. Nous disons aussi que les 13 autres détenus doivent être élargis. Nous pensons que quatre années de garde à vue suffisent largement pour déterminer leur culpabilité ou innocence.
Si le juge a prononcé un non-lieu, nous maintenons que ces 12 détenus ont passé quatre années de détention illégale, quatre années de privation de leur dignité et droit humain, quatre années de mise au ban de la société. Ils doivent être
totalement rétablis dans leur droit humain et civique. Ils doivent être justement indemnisés pour ces quatre années pendant lesquelles leur existence a été mise entre parenthèses. Il ne s’agit pas seulement d’ouvrir les portes de la prison de Ziguinchor et de les laisser partir, mais ils ont droit à une réhabilitation totale pour un retour normal dans la société.
Nous continuons de réclamer justice pour les familles des 14 disparus et des 26 accusés. Nous appelons encore une fois les autorités judiciaires et administratives à faire leur devoir. Il faudra dire la justice pour tous les détenus et les familles des disparus. Les 13 personnes encore en prison ont droit à un jugement impartial afin qu’elles puissent démontrer leur innocence. Cela fait quatre années que ces prisonniers réclament leur droit à une justice impartiale, quatre années qu’ils réclament leur innocence dans cette affaire, quatre années que les familles attendent pour enfin faire leur deuil. Il est inacceptable et révoltant que quatre années après les événements de Boffa, nous soyons toujours ici à réclamer un jour de tribunal pour ces accusés.
Nous disons que le non-lieu ne rétablit pas ces ex-détenus dans leur droit et il ne permet pas aux familles de tourner la page. Il faut que justice soit dite dans cette affaire et avec toute impartialité pour rétablir l’innocence des uns et des autres.
Une parodie de justice serait un détriment à l’avènement de la paix en Casamance.
La Diaspora Casamançaise, le 29 Janvier 2022
Ramenons la paix en Casamance!