Casamance : La Diaspora Casamançaise dénonce « la justice de convenance » du Sénégal dans l’affaire de la forêt de Bayotte
Communiqué de presse de la Diaspora Casamançaise
Objet : Dénonciation d’une justice de convenance
La Diaspora Casamançaise de l’Amérique du Nord et d’Europe avait appelé pour la tenue du procès de la tuerie de Boffa-Bayotte et tenait qu’il se terminât par une véritable justice sanctionnée par un verdict juste et justifié. Au sortir des audiences en ce lundi 13 juin 2022 et en écoutant les interventions des uns et des autres particulièrement celle du principal avocat de la défense Me Clédor Ciré Ly, la Diaspora Casamançaise est médusée par ce verdict.
Nous avions pensé que ce procès allait permettre d’établir des preuves concrètes et intangibles sur lesquelles la justice sénégalaise délivrerait un verdict équitable de manière indépendante et impartiale; les vrais coupables auraient été retrouvés et sanctionnés alors que les innocents auraient été libérés.
Mais hélas, nous constatons et déplorons cette constance de la justice sénégalaise dans son incapacité de pratiquer et d’appliquer le simple droit à tout démêlé judiciaire aussi sérieux qu’il soit. Il y va sans dire que la justice sénégalaise condamnant à perpétuité RenéBassène, Atoute Badiate et Ampoi Bodian, sans au préalable établir les preuves, a une nouvelle fois piétiné l’article 10 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme que le Sénégal a signé.
Nous voyons dans cette condamnation une justice pitoyable et une pure expression politique punitive envers des citoyens, car comme l’a si bien affirmé leur avocat, René et Ampoi n’étaient autres que les intermédiaires utilisés par le Sénégal pour négocier avec le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).
De ce verdict injuste ajouté au refus catégorique du gouvernement sénégalais de négocier avec le MFDC, la justice sénégalaise vient de démontrer de manière flagrante sa stricte dépendance au régime en place. Dès lors il revient à la communauté internationale notamment la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et la Commission des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies de prendre acte de la présente et préoccupante situation de la Casamance au sein du Sénégal pour que la simple loi des humains soit respectée à savoir le droit de vivre et d’être libre.
Si ces deux organisations soutiennent que le droit humain est immuable et universel alors il n’est plus acceptable d’ignorer le flagrant bafouement de celui-ci en Casamance, et par conséquent le Sénégal doit être rappelé à l’ordre. Il est impératif de libérer ces faux coupables, mener une enquête sérieuse et refaire le procès sans aucune pression politique.
Nous vous remercions,
La Diaspora Casamançaise, le 15 juin 2022