Casamance : La Diaspora Casamançaise des Amériques et en Europe dénonce la « violence disproportionnée » envers les Casamançais
Communiqué de presse de la Diaspora Casamançaise
Objet : Dénonciation d’une violence disproportionnée et non constructive envers les Casamançais
Depuis le mois de février dernier, le gouvernement du Sénégal a repris des opérations militaires contre la faction nord du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) entraînant l’exil de plusieurs centaines de réfugiés supplémentaires en Gambie causant une crise humanitaire sans précédent dans la sous-région. Cet énième épisode de violence en Casamance a aussi causé des morts et blessés civils qui auraient été épargnés si le gouvernement sénégalais avait accepté d’entrer dans des négociations de paix appelées par le MFDC.
La Diaspora Casamançaise a remarqué que cette attitude belliqueuse et répressive du gouvernement sénégalais ne se limite pas seulement à l’endroit des combattants du MFDC. Nous avons relevé que lors des manifestations de mars 2021, les forces de l’ordre sénégalaises avaient tué 14 personnes dont 8 en Casamance, et durant les dernières manifestations politiques de ce vendredi 17 juin 2022, 3 personnes étaient tuées par le régime dont 2 en Casamance.
Il va sans dire qu’aux deux manifestations, la Casamance a payé un lourd tribut à hauteur de 57 à 67% respectivement. Il est curieux qu’il y ait plus de manifestants dans les rues de Dakar qu’à Ziguinchor et Bignona réunis alors que le nombre de victimes est plus élevé en Casamance.
L’explication plausible ne pourrait être que par, d’une part, l’utilisation disproportionnée de la force létale en Casamance et celle dissuasive pour encadrer les rues de Dakar d’autre part. Vu que la tendance a été répétée à deux reprises avec une courbe ascendante (57% à 67%), nous nous inquiétons d’une forte probabilitéd’un troisième massacre de manifestants en Casamance.
Dès lors, nous interpellons la Communauté internationale, notamment la Ligue des Droits de l’Homme, Amnesty Internationale et les commissions des droits de l’Homme de l’UA et de l’ONU de mener une enquête profonde afin de déterminer les raisons de cette répression excessive et discriminatoire du gouvernement sénégalais envers les Casamançais.
Nous ne nous lasserons jamais de mettre en garde le gouvernement sénégalais de la nécessité de faire preuve de retenue car la situation sécuritaire en Casamance est au précipice de l’insurrection.
Egalement, nous lançons un appel aux dignitaires sénégalais et particulièrement Casamançais pour qu’ils interviennent et éteignent ce feu allumé en Casamance qui risque de consumer inexorablement tout le Sénégal.
La Diaspora Casamançaise, le 22 juin 2022