Comme il fallait s’y attendre, l’annonce à grande pompe par Umaro Sissoco Embalò de la signature à Bissau de l’ »accord de paix et de dépôt des armes » est entrée par une oreille des Casamançais et est sortie rapidement par l’autre.

En Casamance, les populations ont considéré l’appel du pied du protégé du président sénégalais Macky Sall comme un «non-événement» auquel il ne faut prêter aucune attention.

Toubacouta, Cacheu, Banjul, Foundioune 1 et Foundioune 2, Ziguinchor, Rome, et Praia : Que sont devenus tous ces accords de paix ?

Disque rayé, donc, qui ne convainc personne, jusques et y compris le peuple sénégalais lui-même, conscient de ce que la famille Faye-Sall prédatrice l’affame, en faisant main basse sur les richesses du pays et en faisant noyer les Dakarois sous les pluies, comme si le Ciel venait à se venger de la mauvaise gouvernance, du mépris du Casamançais et la guerre de Macky Sall en Casamance.

La présence d’Atoute César Badiate, résonne comme un testament de fin de règne, au regard de la grave maladie dégénérative, dont il souffre, et qui réduit ses apparitions publiques et ses activités au strict minimum, depuis quatre années hors du maquis d’Atika, nom donné à la branche armée des combattants indépendantistes du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).

C’est ainsi qu’on l’a vu se faire entourer par Anaclès Rambo Bassène son fidèle conseillé, dont notamment Pape Sadio le secrétaire de Compasse Diatta sous la direction de Lansana Fabouré, l’argentier des miliciens pro-sénégalais de Diakayes, dans la zone des Palmiers au nord-ouest de la Casamance.

Hier, dans un appartement de Sao Domingo, ville située au nord de la Guinée-Bissau, où César devait rendre compte de sa forfaiture et de sa haute trahison à certains anciens maquisards, il s’exprimait difficilement, la voix sifflante et chevrotante et avait de la peine à prononcer les phrases, dont les auteurs semblent pourtant, avoir simplifié les tournures au maximum, pour lui, en faciliter la lecture, alors que sa vue est très affectée.

Voulait-il s’excuser de ses errements et enfoncer Lansana Fabouré qui l’a trainé vers une issue fatale ? Craint-il que les jeunes successeurs et libérateurs de la Casamance qui ont pris le flambeau depuis sa désertion de Kassolole, aillent plus loin dans leur logique et provoquent un règlement de compte?
Atoute César a acquis une expérience suffisante pour savoir à quel point les conséquences de ses actes peuvent provoquer et déclencher. Il le sait tellement qu’il a demandé une protection rapprochée.

Les comploteurs et traîtres ont toujours laissé derrière eux une Casamance, héritière de la Reine Aline Sitoé Diatta et de Moussa Molo Baldé, assoiffée de liberté et affranchie de la peur, pour concrétiser son rêve d’une République libre, indépendante, fondée sur une gouvernance moderne, libérée des traditions archaïques de colonisés et de l’allégeance qui retardent le développement de ce beau pays livré à la déprédation sénégalaise depuis 1960.
« Comme son palmier, la Casamance fleurira » disait Abbé Diamacoune Senghor.

Pierre Coly