Dans une note issue d’une visioconférence organisée par les membres à l’étranger du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), parvenue à notre rédaction, les indépendantistes casamançais voient dans la multiplication des interpellations de citoyens casamançais et les tortures infligées aux détenus dans les gendarmeries, une «stratégie bien réfléchie» du pouvoir de Macky Sall en Casamance analogue aux méthodes de l’ex-président sénégalais Abdou Diouf.

«Il est clair, depuis le 13 mars 2022, que les arrestations arbitraires et les tortures systématiques de détenus, répondent à une stratégie bien réfléchie par le pouvoir colonial de Macky Sall en Casamance. Il s’agit de faire peur et de diviser le mouvement populaire et d’opérer un coup de force contre la souveraineté que les peuples de Casamance ont décidé de se réapproprier». «Le rappel des caciques de l’armée sénégalaise pour violer, voler, chasser les occupants et occuper les villages sont là pour confirmer que leur seul objectif est de sauver le système colonial et corrompu à l’origine des malheurs des Casamançais», dénonce le MFDC qui «condamne des méthodes et des pratiques de triste mémoire pour les Casamançaises et les Casamançais».

Le MFDC en exil estime que «ces rafles et kidnappings exécutés par les soldats sénégalais qui ont longtemps servi d’agents dans la promotion de la haine de Macky Sall contre les fils de la Casamance déshonorent encore plus», ajoutant que «le crédit de la justice dans la confection de supports juridiques pour entériner cet arbitraire fait craindre le pire».

Le MFDC à l’étranger, se dit «convaincu que la lutte pour la liberté et l’indépendance de la Casamance, entamée, depuis le 17ème siècle sera bientôt viable. Le MFDC exige à nouveau, à l’instar des milliers de Casamançais, y compris les réfugiés en Gambie et en Guinée Bissau la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d’opinion et met en garde contre cette politique du pire».

Une dizaine de jeunes ont été interpellés ces dernières semaines au nord de la Casamance par l’armée sénégalaise, parmi lesquels : Babacar Doucouré Tandian de Bignona , Kadialy Tamba de Diondji, Mamadou Diédhiou de Nialé, Mamadou Sagna de Diatock, Adama Bamba Mané de Diouloulou et Thierno Diallo de Diarone. Des chefs d’inculpation pour justifier leur emprisonnement arbitraire seront certainement, comme à l’accoutumée, fabriqués, ce qui ternit davantage la réputation de la justice répressive sénégalaise en Casamance.

Antoine Bampoky