Cinq personnes ont été blessées, dont un dans un état critique, jeudi 8 juin, lors d’une fusillade de la police sénégalaise dans le cimetière de Belfort au centre de Ziguinchor.

Des milliers de Casamançais rendaient un dernier hommage à Souleymane Danfa Sano, 24 ans, tué trois jours plutôt par les forces de sécurité sénégalaises basées à Ziguinchor. Souleymane Danfa Sano participait à une manifestation pacifique pour la démission du président Macky Sall, de la libération du chef de l’opposition Ousmane Sonko, et de tous les prisonniers politiques.

Ils étaient tous là pour accompagner la dépouille : les membres de la famille, les proches, les habitants du quartier de Lyndiane, les promotionnaires de classe, portant des T-shirts avec la photo de Souleymane Danfa Sano et les inscriptions RIP, les jeunes des quartiers, les représentants de la jeunesse de Casamance, les acteurs religieux et les délégués d’associations sportives.

C’est après l’enterrement, juste au moment où cette masse d’individus sortaient par la porte principale du cimetière, que les éléments armés de la police ont choisi pour tirer à balles réelles sur l’immense foule dans le but de faire le maximum de victimes. Cinq personnes ont été blessées dont un dans un état très grave.

« Je t’aime et tu me manques déjà », a déclaré une cousine de Souleymane Danfa Sano. « Je ne sais pas ce que je vais faire maintenant, mais saches que ton combat continuera jusqu’à la libération totale« , a-t-elle ajouté.

Jusqu’à vendredi, les autorités sénégalaises n’ont annoncé aucune mesure pour élucider la mort de dizaines de jeunes tombés sous les balles de l’armée sénégalaise depuis le mois de mars 2021 en Casamance. On est en droit de penser qu’aucune enquête sur la mort de Souleymane Danfa Sano et sur l’attaque de la police au cimetière de Ziguinchor sera diligentée.

Samsidine Badji (SAM)