Casamance : « Embargo » ou quand Macky Sall montre qu’il manque de courage
A travers la lecture de certains commentaires sur les pages Facebook, Twitter ou Tiktok, on a l’impression que les sénégalais sont plus conscients de la gravité du blocus de la Casamance que leurs leaders politiques à leur tête Macky Sall et son gouvernement. Sauf que le sénégalais reste au stade du seul constat. Il n’agit pas concrètement dans le sens de changer les choses. Cela rappelle le dicton: « tout doit changer pour que rien ne change« .
En effet, dans un premier temps, le gouverneur sénégalais de Ziguinchor, Guedj Diouf, a lui, eu le courage de rendre public, le mardi 6 juin, un arrêté portant restriction en Casamance de la circulation : « Pour des raisons de sécurité, les horaires de circulation sur les routes nationales n°4 et n°5 et sur la route départementale n°205 sont fixés, jusqu’à nouvel ordre ».
Pour la suspension, depuis le début du mois de juin de la navigation maritime entre Ziguinchor et Dakar par le bateau « Aline Sitoé Diatta », ni le ministre sénégalais des transports ou le président Macky Sall n’ont le courage de communiquer.
La compagnie de transport routier de passagers « Dakar Dem Dikk » refuse de desservir la Casamance sans prévenir les nombreux clients, qui ont pourtant réservé leur billet pour passer la grande fête musulmane de l’Aïd el Kébir communément appelée Tabaski, en famille.
Il s’agit en fait d’un embargo économique de la Casamance, qui consisterait à affamer les populations et à décourager la résistance contre le troisième mandat de Macky Sall, contre la séquestration de l’opposant Ousmane Sonko et l’arrestation de près d’un millier de manifestants pacifiques.
Autrement dit, peureux, Macky Sall montre par ce fait, qu’il manque de courage politique en restant toujours dans l’application des demi-mesures. S’il ignore la capacité de résilience des Casamançais, il n’ignore sans doute pas que l’application stricte de toutes les mesures énoncées ou pas jusqu’ici, équivaudrait, stricto sensu, à la signature de l’arrêt de mort, économiquement parlant, du Sénégal. La Casamance n’est t-elle pas le grenier du Sénégal ?
Est-ce raisonnable, sachant que dans une économie libérale démocratique et républicain, comme le prônent Macky Sall et sa suite, l’Etat n’a pas à intervenir pour réguler le marché ?
A moins que la Casamance n’est pas sénégalaise et dorénavant, il faut l’accepter et l’annoncer ainsi, s’il vous plaît, en toute responsabilité.
Emile Tendeng