L’ancien Premier ministre de Guinée-Bissau accuse le président Umaro Sissoco Embaló d’essayer de se maintenir au pouvoir « de manière archaïque » et « très inintelligente« , par la violence, et met en garde contre le danger d’une révolte populaire.

L’ancien chef du gouvernement guinéen, Aristides Gomes, considère qu' »il y a un manque de respect pour les droits de l’homme [en Guinée-Bissau] et cela est évident, il est évident dans toutes les actions du régime et particulièrement du président lui-même« , Umaro Sissoco Embaló, qui « a fait plusieurs discours publics menaçant les journalistes, les députés, tout le monde« .

Dans un entretien accordé à l’agence Lusa à Lisbonne, quelques jours après avoir réussi à quitter la Guinée-Bissau, l’ancien dirigeant déplore que le chef de l’Etat « confond délibérément » les critiques avec des insultes et que la réponse soit « des actes de violence, des coups, par des enlèvements« , estimant qu’il s’agit « d’une manière archaïque de tenter de rester au pouvoir, d’intimider tout le monde, de déstabiliser l’opposition« .

« Les principaux leaders de l’opposition ne doivent pas rester dans le pays, s’ils restent dans le pays, ils doivent se taire. Donc, quand vous entrez, vous ne pouvez pas sortir et quand vous sortez, vous ne pouvez pas entrer. C’est une logique très ancienne, très inintelligentes, en fait, de conservation du pouvoir et que l’on ne peut que regretter, car ce sont des techniques mal copiées » d’autres pays africains, dit-il.

Aristides Gomes a récemment réussi à quitter la Guinée-Bissau après que les autorités guinéennes ont tenté de l’arrêter lors du congrès du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) en novembre 2022.

Balanta Mané