Niger : Un intervention militaire étrangère serait « une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali »
Le Mali et le Burkina Faso mettent en garde les pays de la CEDEAO et la France contre une éventuelle intervention militaire contre le Niger et assurent qu’elle serait considérée comme une « déclaration de guerre », dans un communiqué de presse signé par les deux pays et diffusé lundi soir.
Ils « préviennent que toute intervention militaire contre le Niger entrainerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la CEDEAO, ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger ».
Les deux pays alertent par ailleurs sur « les conséquences désastreuses d’une intervention militaire au Niger qui pourrait déstabiliser l’ensemble de la région comme l’a été l’intervention unilatérale de l’OTAN en Libye qui a été à l’origine de l’expansion du terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest ».
Le Mali et le Burkina Faso, tous les deux dirigés par des gouvernements de transition, se disent « indignés et surpris par le déséquilibre observé entre, d’une part, la célérité et l’attitude aventurière de certains responsables politiques d’Afrique de l’Ouest désireux d’utiliser la force armée pour rétablir un ordre constitutionnel dans un pays souverain, et d’autre part, l’inaction, l’indifférence et la complicité passive de ces organisations et de ces responsables politiques à aider les Etats et les peuples victimes de terrorisme depuis une décennie et abandonnés à leur sort ».
Exprimant « leur solidarité fraternelle et celle des peuples burkinabé et malien au peuple frère du Niger », ils dénoncent « la persistance » avec laquelle les « organisations régionales » adoptent « des sanctions aggravant la souffrance des populations et mettant en péril l’esprit de panafricanisme ».
La Guinée de son côté s’est désolidarisée de la position de la CEDEAO et refuse d’appliquer les sanctions.
Saliou Cissé